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Electro pour enfants, mais pas seulement

De Paris à Boston, des groupes originaux composent des comptines ludiques pour séduire les auditoires enfantins. Mais il arrive aussi que les grandes personnes se prennent à leur jeu. Portraits.

A des années-lumière de Henri Dès et des divertissements sirupeux, quelques groupes originaux produisent une musique électronique destinée principalement aux enfants. Cette micro scène, basée entre Paris et Boston, réunit diverses formations autour du même objectif: raconter de petites histoires musicales aux enfants et à leurs aînés

Le trio enfantino-punko-créatif is cialis safer than levitra, pionnier du genre, a donné en octobre 2005 une série de concerts et organisé des ateliers «jeune public» au cialis replacement, un centre artistique parisien branché.

Effi Mild et Laurent Zorzin, galeristes montmartrois respectivement âgés de 38 et 35 ans, y ont emmené Max, leur fils de trois ans. Effi raconte: «On avait acheté le CD avec le nounours, et quand Max a vu l’album, il a voulu l’écouter et il a adoré. Dès qu’on a su qu’il y avait un concert de Dragibus, on y est allé, mais pas que pour lui, aussi parce que cela nous intriguait.»

La mère de famille se souvient. Dans la salle, une trentaine d’enfants entre 3 et 8 ans sont assis sagement devant la scène, tandis que derrière, les parents, des bobos trentenaires en parka militaires, s’affairent au bar.

Sur scène, Mademoiselle Giraf au chant, Franqo Rythmo à la batterie et Monsieur Pingouin à la guitare réinterprètent dans leurs déguisements flashy des comptines du monde entier à la sauce punky-pop. Avant chaque morceau, les musiciens prennent soin d’expliquer les comptines qu’ils jouent. Et pour que les enfants ne s’ennuient pas, ils les font participer tout au long du concert.

En guise d’after, un goûter dansant avec fraises tagada, jus de fruits et lâcher de ballons est organisé pour terminer le dimanche après-midi en beauté.

«C’est ciblé enfant, mais c’est pas gnan-gnan, c’est intelligent, ça change un peu. Je ne connais pas d’autres concerts de ce type. S’il y a d’autres dates, c’est sûr on ira», lâche la mère de Max.

Effi Mild m’explique que son fils «écoute aussi de la musique pour enfant, mais ce n’est pas ce qu’il préfère. Il préfère la musique de son papa. Il aime bien Bowie, il choisit en fonction des pochettes.»

Mais comment en vient-on à produire de la musique décalée pour enfants? Dans le cas de Dragibus, l’idée est née de la rencontre de deux jeunes musiciens de tendance punk rock: Lore Bargès, ex-étudiante en psychologie enfantine, et Franq de Quengo, éducateur spécialisé pour les enfants handicapés mentaux, pratiquant l’éveil musical.

Ils ont vu comme une évidence la création d’un groupe de musique «pour enfants» afin de proposer une alternative aux musiques déjà existantes dans ce domaine.

L’approche musicale de Dragibus est basée sur la voix acidulée et enfantine de Lore soutenue par les rythmes biscornus de Franq et de son petit «orchestre bricolé»: mini-batterie agrémentée de jouets musicaux et autres objets sonores. Mais le style varie d’un album à l’autre, de la minimal pop à l’électro pop en passant par le punky pop pour cette dernière tournée.

Les Dragibus aiment s’entourer selon les occasions d’autres musiciens (clavier, basse, saxophone) afin d’enrichir leurs morceaux puisés dans un répertoire international (France, Angleterre, Hongrie, Japon, Brésil) composé de comptines et de chansons traditionnelles souvent méconnues ou oubliées du public .

Si le trio se produit régulièrement devant un public jeune, leur musique s’adresse également à un public adulte pour lequel ils donnent de nombreux concerts en France, Belgique, Suisse, Hongrie et au Québec. Aujourd’hui encore, c’est au Japon, où leur musique «enfantine» n’intéresse que les grandes personnes, qu’ils réalisent la plus grande partie de leurs ventes.

S’il est dans l’air du temps de créer des sonorités électro enfantines, les groupes réellement écoutés par des enfants restent cependant rares. Au niveau international, la France fait figure de scène hyperactive. On y voit fleurir de nombreux projets comme le duo Juicy Panic, qui a déjà collaboré avec Dragibus et Gangpol und Mit, ou encore les Nantais de orange colored cialis. Aux Etats-Unis, la référence de la scène électro enfantine vient de Boston et s’appelle PlaySoundz.

Autre formation en vogue dans le circuit de la musique décalée pour les petits: Gangpol und Mit. Les Bordelais Sylvain Quément aka Gangpol (sonore) et Guillaume Castagné aka Guillaumit (visuel) sont tous deux nourris de culture très contemporaine, du dessin animé au vidéo-clip, du message de répondeur au musette, du twist au traditionnel chinois, le tout saupoudré d’un fort goût pour le collage surréaliste nourri à l’internet.

A l’heure où le monde de l’image devient une forte source d’inspiration musicale, leur spectacle/manifesterelève autant de l’art vidéo ou multimédia que du concert, alternant espaces de sérénité mélodique et traitements informatisés plus saccadés.

A l’origine, leurs sets de musique digitale ludique n’étaient destinés qu’à un public adulte. Mais un soir, lors d’un concert dans un café parisien, ils sont approchés par un tourneur des cialis approval fda, une association d’utilité publique proposant des concerts aux enfants sur le temps scolaire. Le représentant des JMF a une intuition: l’univers musical et visuel de Gangpol plaira aux enfants.

L’homme ne s’est pas trompé. Grâce aux JMF, le duo effectue son «Godddamm Kids French Tour», une tournée dans plus de 30 villes de France d’octobre à avril. Une semaine par mois, ils distillent leur son à raison de deux à trois séances par jour, réunissant à chaque fois 250 écoliers de 4 à 7 ans, issus de tous les milieux sociaux.

Trois vidéos ont été spécialement créées pour agrémenter les concerts de cette tournée. D’après Sylvain Quément , «l’apport de l’image est essentiel pour les enfants, elle leur permet d’accrocher à la musique et les rires sont garantis.»

«Il y a un côté militant dans le fait de jouer dans des zones rurales où l’accès à la culture est difficile, et d’y jouer de la musique différente», analyse Sylvain Quément.

En parallèle, Gangpol und Mit se produisent dans des festivals de musique électronique comme Electroni[K] à Rennes ou Acces-S à Pau pour leur public adulte.

Le duo propose pratiquement le même concert aux enfants dans les salles municipales qu’aux adultes arpentant les festivals les plus pointus. Une leçon d’anti-élitisme.