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Comment les réseaux sociaux changent la vie

Des dizaines de millions d’internautes utilisent ces «social networks» pour faire des connaissances. L’un d’eux, MySpace.com, a pris la place de MTV dans la nouvelle scène culturelle. Analyse d’un phénomène.

Et si l’on vous disait qu’il n’y a que six intermédiaires entre vous et votre idole?

En 1967, le sociologue américain Stanley Milgram décrivait le «small world phenomenon» en montrant qu’il existait en moyenne six intermédiaires entre deux personnes prises au hasard sur la planète Terre.

Ainsi, si l’on considère que chacun de nous connaît un certain nombre de personnes, lesquelles connaissent à leur tour d’autres personnes et ainsi de suite, cette séduisante théorie pourrait faire qu’avec peu d’efforts, nous arriverions en quelques poignées de mains à manger la semaine prochaine en tête à tête avec George W. Bush – ou, pourquoi pas, avec Ben Laden.

Inspirés par cette intuition quasi poétique et boostés par la technologie actuelle, les «réseaux sociaux» ont fait leur apparition en mars 2003 sur internet avec le lancement du site Friendster, puis, quelques mois plus tard, de MySpace aux Etats-Unis.

Le phénomène a explosé à travers le monde et compte aujourd’hui des dizaines de millions de pratiquants, tout particulièrement aux Etats-Unis, au Brésil, au Japon et en Chine.

Que ces sites soient dédiés à la communication avec ses connaissances, à la rencontre de nouvelles personnes ou qu’ils servent à la construction de son réseau professionnel, les logiciels sociaux reposent tous sur le même fonctionnement simple: on créé son profil (photo, infos personnelles, centres d’intérêt) et on invite ses amis et ses contacts à rejoindre le double virtuel.

Selon ce principe de chaîne, chaque contact qui accepte l’invitation accroît le réseau de nouveaux contacts. Les arrivants inscrivent également leurs contacts et ainsi de suite… jusqu’à ce que tout le monde soit relié.

Avec ses 400% de croissance depuis le début de l’année et ses 30 millions de membres, MySpace est devenu non seulement le numéro un mondial du social networking, mais surtout une nouvelle icône culturelle de la jeunesse occidentale, comme a pu l’être MTV dans les années 80.

La comparaison n’est pas excessive quand on sait que MySpace s’est d’abord développé dans la scène rock indépendante américaine. Le site draine derrière lui des communautés à fort potentiel créatif et show-biz: les petits groupes de rock indie non signés, les cinéastes indépendants, les acteurs wannabe… Il génère ses stars sans qu’aucun relais médiatique externe n’intervienne.

Il y a trois mois, le groupe Hollywood Undead — alors inconnu — s’est créé une page sur MySpace avec quelques chansons originales et une poignée de photos. En neuf semaines, leurs morceaux ont été écoutés plus d’un million de fois, ce qui correspond à 60’000 personnes par jour. Maintenant le groupe négocie un contrat avec une major.

Un scénario devenu tellement fréquent que MySpace, classé à la cinquième place des noms de domaine les plus consultés aux Etats-Unis, prépare le lancement de son propre label de disques. Le site américain s’est construit un solide crédit dans le monde de la musique à force d’être actif dans le sponsoring, les concerts et les fêtes pour socialiser «hors ligne» les utilisateurs «en ligne».

Aujourd’hui MySpace fait partie du passage obligé pour toute formation musicale en promotion. On retrouve ainsi sur le réseau toutes les grandes pointures de l’industrie musicale, proposant, plus ou moins de morceaux. Il faut savoir que parfois, un simple e-mail permet de devenir l’ami des Chemical Brothers, des Foo Fighters ou encore de Björk, c’est selon.

MTV tremble et planche déjà sur un concept de social networking.

Une personne influente dans le réseau est clairement plus efficace qu’une mailing list ou qu’une distribution de flyers élargie. Partant de ce postulat, des organisateurs de soirées américains se sont mis à remplir leurs évènements uniquement par le biais de MySpace.

Qu’en pensent les utilisateurs? «MySpace, c’est avant tout un réseau d’intérêts, même si à la base les rencontres sont plutôt de type amical, tout le monde met en avant son côté créatif. On s’en sert donc à plusieurs niveaux: privé et professionnel», dit l’une des pionnières en la matière dans l’Hexagone, Marie Blanco Hendrickx, une graphiste/illustratrice de 22 ans.

L’histoire de cette jeune femme illustre à merveille le potentiel et les limites de MySpace.

Il y a deux ans, Marie, alors étudiante à Amiens, entend parler de Friendster, cède à la curiosité et s’inscrit.

Très peu de temps après, MySpace fait son apparition: le même concept mais avec plus de fonctionnalités. Elle se lance. Elle utilise d’abord le site pour faire des connaissances. Au passage, elle montre quelques pièces de son travail à ses contacts. L’un d’eux voit en elle un potentiel certain et l’encourage à «monter sur Paris».

Elle prépare alors son arrivée en se créant de nombreux contacts dans le milieu branché de la nuit parisienne. Le réseautage en ligne y est déjà bien implanté, notamment sous l’impulsion de leaders d’opinion comme les rappeurs de tadalafil counterfeit. Quand elle débarque à Paris, l’automne dernier, elle y a déjà tout un réseau d’amis et ne manque pas de travail.

«Le site m’a permis de rencontrer beaucoup de gens à qui je n’aurais pas osé parlé, comme des DJ, des directeurs de labels ou des organisateurs de soirées qui ont au final misé sur moi. J’ai réalisé pour eux des flyers et des pochettes d’album, ce qui m’a créé de la visibilité. Des gens qui appréciaient mon travail, ont mis mes illustrations sur leur profil», raconte Marie Blanco Hendrickx.

D’après l’anthropologue anglais Robin Dunbar, vous pouvez entretenir des liens avec environ 150 personnes en même temps: c’est ce qu’on appelle le nombre de Dunbars.

«Très rapidement, je me suis retrouvée avec plus de 1’000 amis, poursuit Marie. J’ai fait une overdose de networking. Si je voulais répondre à tous mes messages, j’en avais pour deux à trois heures quotidiennement. Un jour, j’ai fait le ménage dans mes contacts. Il m’en reste aujourd’hui la moitié, dont 200 en France et peut-être 130 que j’ai rencontrés physiquement.»

«Pratiquement tous mes amis sont sur MySpace. Soit je les y ai rencontrés, et on s’est ensuite vu hors ligne. Soit je les ai rencontrés de façon physique, et ils sont passés sur MySpace. Ce qui à la longue peut créer un truc flippant: quand je sors, il n’y a presque personne que je ne connais pas.Tout le monde a un préjugé sur toi, et en plus, tu deviens beaucoup plus accessible, alors que tu aurais peut-être envie de mettre de la distance…»

«Je connais un jeune homme qui est sorti avec trois filles de MySpace en même temps. Pas de chance pour lui, le pouvoir du réseau l’a rattrapé, les filles se connaissaient, il s’est fait grillé: le pouvoir de la rumeur est extrêmement fort sur le site.» La jeune graphiste/illustratrice souhaiterait maintenant transformer sa page en un lieu plus professionnel.

Toujours grâce à MySpace, Marie collabore à différents projets autour du globe. Elle s’apprête notamment à travailler sur l’album-concept d’un jeune rappeur américain émergeant: Existereo.

«Le social networking, c’est considérer que sur internet comme dans la vie, on ne peut rien faire tout seul: pour exister, il faut faire partie de quelque chose, dit Stéphane Hugon, sociologue et responsable du cialis professional generique (Groupe de Recherche sur les Technologies et le Quotidien). On n’existe pas comme individu, mais comme potentiel de sociabilité, comme connexion.»

«Jusqu’aux années 60-70, la tendance sociétale était à l’émancipation: l’individu ne se fantasmait que dans l’extraction de la masse. Depuis, dans ce qu’il est convenu d’appeler la postmodernité, l’individu retrouve le goût des relations primales et tente par tous les moyens de faire partie du collectif (Street Parade, repas entre voisins, régionalisme..). Il partage des moments éphémères et intimes avec sa communauté.»

«Mais lorsque le réseau devient trop grand et trop homogène, la notion d’intimité partagée par une communauté d’élus disparaît et le réseau éclate en sous-réseaux. D’un autre côté, paradoxalement, le réseau doit se développer pour exister.»

C’est probablement là que réside le secret de l’efficacité et de la longévité des réseaux sociaux: ils devraient ne pas dépasser une taille critique pour continuer à créer de la relation pertinente. Autrement dit, le monde doit rester petit.

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Autres réseaux sociaux:
Linkedin.com
Tribe.net
Orkut.com
Netfriends.fr
Friendset.com
Ryzze.com
Axxeler.com
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Viaduc.com
6nergies.net
H3.com