KAPITAL

Syrian Airlines veut ouvrir une ligne sur Genève

La compagnie syrienne envisage de relier Damas à l’aéroport de Genève dès l’an prochain. Une bonne nouvelle pour le secteur touristique.

Jean-Pierre Jobin tombe des nues. «Je n’étais pas au courant. Cela dit, c’est toujours agréable d’apprendre des nouvelles comme celles-là!»

Le directeur de l’Aéroport international de Genève (AIG) s’étonne de n’avoir pas encore entendu parler du projet de Syrian Airlines d’ouvrir une ligne sur Genève-Cointrin. L’information, publiée à la mi-avril dans un quotidien de Damas, n’a apparemment pas franchi les frontières syriennes.

«D’habitude, nous discutons de ces projets longtemps à l’avance, lors des conférences annuelles de IATA», dit Jean-Pierre Jobin. Le département marketing de l’AIG emploie d’ailleurs trois personnes chargées de vendre Genève aux compagnies étrangères. Mais cette fois-ci, le client semble tomber du ciel.

«Nous avons choisi d’ouvrir cette ligne sur Genève pour développer le potentiel touristique depuis et vers la Syrie, ainsi que pour le marché business», explique Marwan Jazairi, directeur commercial de Syrian Airlines, joint lundi dernier à Damas. «L’aspect diplomatique, avec les organisations internationales basées à Genève, a également joué un rôle dans notre décision.»

Ce projet s’inscrit dans un redéploiement de la compagnie syrienne, qui prévoit d’acquérir sept nouveaux appareils Boeing. «Nous entamerons les négociations dès que nous aurons cette nouvelle flotte, et prévoyons d’ouvrir la ligne Damas-Genève dans le courant de l’année 2006», indique Marwan Jazairi. Les demandes en termes de fréquences et d’horaires devraient intervenir dans les prochains mois. «Même s’il y a des périodes chargées le matin, à midi et le soir, nous avons encore beaucoup de slots disponibles», précise Jean-Pierre Jobin.

Sur le plan financier, c’est une bonne nouvelle pour l’administration de Cointrin. Tout d’abord grâce à la taxe passager (les fameux 19 francs qui s’ajoutent au prix de chaque billet), puis avec les taxes d’aéroport, qui peuvent constituer une source de revenu intéressante dès la troisième année d’exploitation (la tarification incitative les rend gratuites la première, et les réduit de 50% la deuxième année).

«Mais surtout, c’est une excellente nouvelle pour toute la région, s’enthousiasme Jean-Pierre Jobin. Cette nouvelle ligne permettra d’amener de nouveaux touristes en Suisse romande. Il est extrêmement important d’avoir une ligne directe.»

Une cinquantaine de compagnies aériennes exploitent actuellement des lignes sur Genève, «et notre service marketing a une petite dizaine de nouveaux projets dans le pipeline», déclare Philippe Roy, porte-parole de l’AIG. Mais rien n’est jamais acquis dans le commerce du ciel. La compagnie Emirates, qui avait promis de relier Dubaï à Genève dès décembre 2005, vient de reporter son projet à une date inconnue.

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Une version de cet article est parue le 28 avril 2005 dans L’Hebdo.