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Pascal Couchepin à propos d’Expo.01: «Je ne suis pas le garant!»

«Je ne suis pas le garant! Je ne suis pas le garant! Je ne suis pas le garant! Je ne suis pas le garant!» Les téléspectateurs qui ont vu Pascal Couchepin dimanche soir dans l’émission Mise au point ont sans doute été surpris par sa véhémence. Quatre fois de suite, comme quatre coups de poing rageurs sur la table, le ministre de l’économie a martelé qu’il n’était «pas le garant» des 130 millions de francs injectés par la Confédération dans le projet d’Expo.01. Aïe!

On savait que l’expo était mal partie. Mais voir un Conseiller fédéral se désengager de manière aussi impulsive d’un projet d’envergure nationale avait quelque chose d’inédit. Exaspéré par un journaliste auquel il n’arrivait pas à couper la parole, le ministre a laissé entrevoir, l’espace de quelques secondes, le fond de sa pensée: il ne veut pas endosser la responsabilité de l’exposition nationale et il est très énervé.

Il a beau dire que oui, peut-être, si c’est vraiment nécessaire et si tout le monde insiste, il acceptera éventuellement d’assumer la présidence du Comité directeur de l’expo, «pour une durée limitée» et seulement si le projet présente «une certaine chance de succès». Au fond de lui, il ne veut surtout pas risquer une baisse de popularité dans l’affaire. A la télévision, c’était son cœur qui répétait «Je ne suis pas le garant», comme pour se convaincre de son immunité.

Alors si Pascal Couchepin ne veut pas être le garant, qui le sera? L’expo sera-t-elle offerte sur un plateau d’argent aux grandes entreprises? A écouter le Conseiller fédéral, il semble en tout cas que les jours de Francis Matthey à la tête du projet sont comptés: «S’il y a UNE qualité que je lui reconnais, c’est son honnêteté et son sens de l’Etat» (sic). Et tant pis pour la compétence, la responsabilité, la hauteur de vue, etc.

Au passage, le Valaisan a aussi évoqué l’affaire qui secoue les services secrets: «…grande déception… désagréable aventure…» En parlant d’Adolf Ogi: «…bien sûr que je le soutiens… c’est très facile de lui parler… tout le monde l’aime bien, et il nous aime bien aussi… Dolfi est mon voisin.»

Avec une telle ambiance au Palais fédéral, qui peut encore parler de crise?