Le rôle du personnel d’accueil a beaucoup évolué. Les marques veulent des filles non seulement séduisantes et polyglottes, mais aussi expertes en mécanique. Enquête.
Les constructeurs veulent des filles qui savent de quoi elles parlent. Loin de l’image de potiches dans laquelle on les a longtemps enfermées, les hôtesses, qui se comptent par milliers durant le Salon, connaissent souvent bien mieux les voitures que la marque de leur vernis à ongles.
«Elles ne sont plus là juste pour être jolies: elles doivent être intelligentes, polyglottes et connaître les moteurs», explique-t-on chez cialis dosage maximum à Genève, une des nombreuses agences qui recrutent hôtesses et mannequins pour le Salon. Une formation technique de plusieurs jours est donc fournie par les constructeurs, pour que le personnel d’accueil puisse également répondre aux demandes pointues des clients.
Christian Brunner, directeur de Seven, constate que le rôle des hôtesses évolue avec le changement des habitudes de consommation. «Avant, le Salon était essentiellement une occasion de faire du commerce, explique-t-il. Mais depuis la généralisation du leasing il y a 10-15 ans, les clients viennent davantage pour s’informer.»
Les vendeurs d’hier, payés à la commission, ont donc été progressivement remplacés par des «petites brigades de personnes motivées», payées pour informer sur une courte durée. «De trois hôtesses, il y a 25 ans, on est passé à 38», confirme Christine Merz, responsable du recrutement des hôtesses de Renault pour le Salon.
Pour répondre à l’exigence des clients, les marques soumettent désormais leur personnel à un entraînement intensif et repensent leur concept d’accueil. Ainsi, les formations chez Fiat sont plus strictes. Et Honda fait appel à des «product men», car «certains clients préfèrent s’adresser à des personnes du sexe masculin pour parler d’automobile», explique Marie-Christine Vollmer, directrice de communication de la marque japonaise.
Aux exigences intellectuelles et linguistiques s’ajoutent pourtant toujours les critères physiques, qui ne se sont pas assouplis. «Certains clients cherchent à effacer la frontière entre hôtesses et mannequins», explique Maud Carrard, co-fondatrice de l’agence MS Events à Cully, qui engage plus de cent hôtesses pour l’événement.
De plus, les filles doivent correspondre à la «brand vision» des concessionnaires, comme le relève Claudio Zampini, directeur marketing du groupe Fiat Suisse. C’est ainsi qu’il recherche des hôtesses «jolies et sympa» pour Fiat, «grandes et plutôt charmantes» pour Lancia et «sportives avec de la classe» pour Alfa.
Certaines agences offrent même des formations comportementales afin que leurs filles sachent se mettre en valeur, comme c’est le cas des employées de Colette Raffy, directrice de Compétence Service à Genève, qui travaille chaque année pour le Salon de l’Auto.
Les hôtesses expérimentées sont ainsi très recherchées sur le marché. Et les agences, qui peuvent encaisser une marge de 50% par heure et par hôtesse, souffrent de la concurrence des marques qui engagent leur personnel d’accueil en direct. Elles doivent maintenir des conditions salariales correctes, qui oscillent entre 25 et 30 francs nets de l’heure.
«C’est un véritable métier d’être hôtesse aujourd’hui», commente Michèle Cavin, responsable du département expositions et congrès de Manpower. Et les clients commencent à le savoir. Selon Anne-Christine Lombardi, hôtesse genevoise qui compte six Salons de l’Auto à son compteur, «ils sont moins nombreux à arriver en demandant si on est à vendre avec la voiture».
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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo du jeudi 3 mars 2005