Toutes les informations technologiques qui comptent cette semaine. C’est l’hyper-revue de presse de Largeur.com.
Jeunesse difficile pour la télé ADSL
France Telecom n’oubliera pas de sitôt une pareille déculottée. La LiveBox devait permettre à ses clients de profiter grâce à un seul boîtier de la télévision, d’un accès haut débit et du téléphone, le tout via une ligne ADSL. Pressé par le succès son concurrent, Free, qui vendait sa FreeBox comme des petits pains depuis plusieurs mois, l’opérateur national français a fini par lancer son offre, un peu trop tôt.
Les milliers de commandes ont rapidement fait tomber les fournisseurs en rupture de stock, retardant la livraison pendant des semaines à des clients qui payaient déjà leur abonnement. Une fois les boîtiers livrés, France Telecom se trouve submergé d’appels désespérés d’utilisateurs. Rien ne fonctionne.
Comme l’explique le Canard Enchaîné, l’opérateur se voit contraint d’engager en hâte 250 personnes pour étoffer son standard. Après une formation express de deux jours, ceux-ci ne savent pas quoi répondre aux clients. L’équipe se met en grève par deux fois et les arrêts maladie se multiplient.
Cité par le Canard, le porte-parole ne se laisse pas démonter: «Il y a toujours des problèmes avec les nouvelles technologies.»
En Suisse, l’affrontement entre Cablecom et Swisscom passe également par ce genre d’offres «triple play» (TV-Internet-téléphonie).
Cablecom, qui propose ce service avec un peu d’avance sur Swisscom, est épinglé par la Fondation pour la protection des consommateurs pour le manque de fiabilité de son réseau téléphonique.
Bluewin, qui lancera son offre «Bluewin TV» le 1er juin, est probablement décidée à ne pas suivre l’exemple de la France Telecom, bien que les difficultés techniques soient encore considérables.
Selon la Sonntags Zeitung, le système serait en effet loin d’être au point. En phase de test depuis novembre dernier, la transmission du signal TV par l’ADSL pose encore de nombreux problèmes: les images se figent dans les scènes d’action, les couleurs sont instables et le débit n’assure que péniblement une conversation téléphonique lorsque la télé est allumée.
Bluewin misera gros sur le lancement de ce produit, qui devrait lui permettre d’augmenter considérablement ses revenus. Le boîtier, équipé d’un disque dur et d’une valeur de près de 700 francs, sera «sponsorisé» à la manière des téléphones portables, soit compris dans le prix de l’abonnement.
Adieu Suprnova, bonjour eXeem
Les avocats bronzés de la très hollywodienne Motion Picture Association of America (MPAA) ont cru un instant avoir gagné la partie. Sloncek, le jeune créateur slovène de SuprNova.org, a fermé son site définitivement, semant un désarrois passager chez les dizaines de milliers d’internautes qui venaient y puiser leurs films et leur musique via le logiciel BitTorrent.
Quelques jours après la fermeture du site, supposé victime des coups de boutoirs juridiques de la MPAA, Sloncek accordait une interview audio à NovaStream pour annoncer la création d’un logiciel d’échange dernier cri.
Baptisé eXeem, celui-ci permettrait des téléchargements aussi rapides que BitTorrent, mais cette fois sans serveur central, soit bien plus difficile à bloquer.
Sloncek explique avoir été contacté par une société, Swarm Systems Inc, pour participer au lancement de son logiciel. Celle-ci lui aurait offert un job en or contre son savoir faire et sa notoriété.
eXeem devrait être dévoilé cette semaine.
Du rififi chez Blockbuster
Le patron de la filiale anglaise de Blockbuster, géant américain de la location de DVD, a pris le risque de froisser ses collègues lors du dernier sommet sur la piraterie cinématographique organisé à Londres.
A la tête d’un réseau de 700 points de vente, Alex Sparks s’estime autorisé à évaluer la concurrence de la piraterie comme «effroyable». Vendues sous le manteau, des copies de films sont disponibles dans les villes anglaises dès leur projection aux Etats-Unis.
Selon lui, la seule solution serait de diffuser les films partout dans le monde et sur tous les supports simultanément à leur sortie en salles, ce qui couperait l’herbe sous les pieds des pirates.
L’idée ne séduit pourtant pas encore les producteurs, qui estiment que le délai entre la sortie en salle et la diffusion des DVD s’est déjà suffisamment réduit ces dernières années.