CULTURE

Comment Gwen Stefani est devenue une star globale

En dix ans, la chanteuse a conquis l’industrie musicale, celle de la mode et les tabloïds. Ne restait plus que le cinéma. C’est désormais chose faite grâce à Scorsese et «The Aviator».

Gwen Stefani pourrait bien réussir ce que Madonna a toujours raté: obtenir une reconnaissance à la fois musicale et cinématographique.

La chanteuse blonde-platine de No Doubt vient de sortir un album solo, «L.A.M.B.», suffisamment pointu pour épater les chroniqueurs les plus exigeants; son apparition spectaculaire aux MTV European Music Awards a durablement marqué les esprits; et voici qu’elle réapparaît en star de cinéma glamour dans le nouveau film de Martin Scorsese, qui sortira le 26 janvier 2005.

«The Aviator» est basé sur l’histoire vraie de Howard Hugues, qui fut à la fois industriel milliardaire, inventeur inspiré, réalisateur de films hollywoodiens, pionnier de l’aviation… Et séducteur irrésistible puisqu’on lui prête des liaisons avec les plus belles femmes de son temps. Ni Katharine Hepburn, ni Bette Davis, ni Ava Gardner n’ont résisté à son charme.

On comprend dès lors pourquoi Scorsese a confié son rôle à Leonardo DiCaprio. Et en découvrant le film, on comprendra pourquoi la première sex-bomb de l’histoire hollywoodienne, Jean Harlow, y apparaît sous les traits de Gwen Stefani.

Née à Orange en Californie en 1969, Gwen Stefani a grandi avec un amour particulier pour le mouvement punk, version américaine. Elle a à peine 18 ans quand elle intègre No Doubt, une formation ska créé par son frère Eric. Nous sommes en 1987.

D’un concert à l’autre, Gwen devient l’égérie du groupe, qui prend véritablement son envol en 1995 avec la sortie de l’album «Tragic Kingdom» (1995). Au point que les médias commencent à focaliser leur attention sur la chanteuse, au détriment des autres musiciens. Elle ne s’en porte pas plus mal.

Rythmes survoltés et clip multicolore à l’appui, le titre «Just a Girl» (1996) devient un hit planétaire par l’intermédiaire de MTV, de même que «Don’t Speak», une ode à la relation très médiatisée qu’elle entretient avec un membre du groupe. Gwen Stefani commence à apparaître sur le radar des tendances.

Est-ce sa chevelure péroxydée? L’énergie qu’elle déploie sur scène? Son sex-appeal agressif? Sa moue surlignée au rouge à lèvres? Les photographes de mode s’entichent d’elle et l’invitent à participer à leurs shootings. David LaChappelle et Herb Ritts lui fabriquent une nouvelle image. Elle se sert d’eux autant qu’ils se servent d’elle. Gwen Stefani est devenue une icône pendant quinze minutes. Pour durer, il ne lui reste plus qu’à conquérir de nouveaux publics.

Ce qu’elle fait dès janvier 2001, d’abord par une collaboration avec Moby («Southside»), puis avec «Let Me Blow Your Mind», un titre chanté en duo avec Eve qui lui ouvre le public R&B. Grâce à la vidéo de ce tube mondial, dirigée par Philip Atwell (réalisateur des clips de Eminem), Gwen Stefani va réussir le triple exploit de battre Madonna, Janet Jackson et Jennifer Lopez aux Video Music Awards.

Avant cela, sa relation avec Gavin Rossdale du groupe britannique Bush, lui a déjà assuré plusieurs apparition en couverture des tabloïds des deux côtés de l’Atlantique.

Les médias pressés commencent à la comparer à Madonna ou à Marilyn Monroe. Après «Rock Steady», qui a élevé la chanteuse au rang de star globale tout en plaçant son groupe à l’arrière-plan, elle vient de sortir son premier album solo, au nom de sa propre ligne de vêtements. «Love. Angel. Music. Baby» (L.A.M.B) réunit des producteurs particulièrement recherchés (Dr. Dre, The Neptunes) et des ancêtres new wave (New Order).

Le rock, MTV, la mode, le R&B, les tabloïds… Il ne manquait plus que le cinéma. C’est désormais chose faite avec Scorsese et cet «Aviator» qu’on découvrira en janvier.

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«The Aviator», de Martin Scorsese. Avec Leonardo DiCaprio et Gwen Stefani. Dès le 26 janvier sur les écrans romands.