Circuler sans bruit à travers la circulation de plus en plus dense des villes suisses, telle est la promesse des scooters électriques. De nouveaux acteurs misent sur l’esthétique rétro pour cibler les citadins cherchant un petit véhicule maniable et sécurisé.
Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans PME.
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«Rouler à 80km/h sans aucun bruit, c’est une sensation similaire à celle de voler. Et c’est ce que permettent les scooters électriques.» Markus van Grinsven a racheté la branche suisse de Kito en avril 2023. Créée en 2013 en Allemagne, la firme de scooters électriques s’est installée en Suisse en 2015. «En reprenant l’entreprise, nous avons mis beaucoup d’efforts dans la communication, explique Markus van Grinsven. L’objectif était de construire une histoire autour de la marque Kito, la faire connaitre du grand public suisse.»
Kito compte cinq collaborateurs à temps partiel. «Nous avons tous un autre travail à côté. Pour le moment, Kito est un hobby professionnel.» Ces scooters électriques au style rétro se déclinent en trois motorisations différentes: 45 km/h, 65 km/h et 85 km/h, coûtant entre 3’600 et 5’500 francs. Les trois modèles peuvent se recharger sur une prise domestique en six heures. Un avantage concurrentiel pour la jeune marque. «Nos batteries se rechargent sur une journée de travail. Le conducteur n’a pas à chercher une borne publique de chargement.» Avec un prix moyen de l’électricité en Suisse en 2024 à 32 centimes le kWh, selon la Commission fédérale de l’électricité, les 100 km reviennent environ à 1,4 francs. À titre de comparaison, pour une Vespa moderne à moteur thermique, les 100 km reviennent aux alentours de six francs.
Accent sur le look vintage
Les scooters Kito sont importés de Chine. L’entreprise zurichoise n’est pas la seule à faire venir ces deux-roues, Markus van Grinsven ne s’en cache pas: «Ces modèles sont notamment aussi importés par des acteurs en Allemagne, en Autriche et au Luxembourg. Notre plus-value réside dans notre disponibilité et notre service de réparation. Nous aimons tester les différents modèles à nos clients. Une fois le scooter choisi, il est livré en 48 heures n’importe où en Suisse.»
En moyenne, selon l’Office fédérale de la statistique (OFS), les Suisses parcourent 30 km par jour et la voiture représente 74% des trajets. La densification des villes nécessite une optimisation de l’espace dédié à la mobilité. Avec un taux d’occupation moyen de 1,5 personne, la voiture ne répond pas efficacement à ce défi d’optimisation. Pour Markus van Grinsven, les scooters répondent à ce besoin. «Depuis le Covid, certaines personnes ont délaissé les transports en commun, mais souhaitent effectuer des trajets trop long pour le vélo électrique, tout en gardant la notion de confort.»
«Kito se distingue de ses concurrents par son style, résume le directeur. Les clients achètent un accessoire rétro, pensé pour le trafic urbain, nécessitant très peu d’entretien et facile à prendre en main.»
Micro se met aux scooters
Autre acteur de la mobilité électrique suisse: Micro. L’entreprise zurichoise développe en ce moment le Microletta, un scooter électrique à 3 roues. Lors de sa présentation au mondial de l’Auto en 2022 à Paris, le scooter affichait une vitesse maximum de 80 km/h pour une autonomie de 100 km, rechargeable en quatre heures. Les deux roues avant permettent de gagner en puissance de freinage et d’assurer une meilleure stabilité, notamment sur une route mouillée. La date de sortie n’a pas encore été annoncée.
Après le succès des trottinettes, en 2015, l’entreprise de 150 collaborateurs a diversifié son offre de mobilité urbaine en 2022 avec une petite voiture électrique de 500 kg, la Microlino. Issue de l’ingénierie suisse et produite à Turin en Italie, son prix avoisine les 18’000 francs. L’an dernier, près de 3’000 exemplaires ont été vendus dans toute l’Europe. «Nous sommes une entreprise familiale, nous ne pouvons donc pas aller concurrencer les marchés déjà bien établis du scooter classique, explique Merlin Ouboter, cofondateur et codirecteur avec son frère Oliver. Nous devons trouver une niche et cibler les besoins de nos clients. Avec la voiture Microlino et le scooter Microletta, nous pensons amener une solution facile pour les citadins effectuant des courts trajets en ville, cherchant un véhicule pratique et sûr.»