CULTURE

Redécouvrir Lausanne grâce aux graffitis

Des élèves lausannois ont décoré 350 armoires électriques à Lausanne depuis 2009. Le livre «ElectriCity» revient sur les enjeux du projet et propose trois balades à la découverte de ces fresques urbaines.

Indispensables à la distribution d’électricité, les armoires électriques affichent en général de discrètes teintes grises. Pas à Lausanne, où déjà 350 d’entre elles se parent de couleurs vives et de décorations originales. Ces œuvres ont toutes été réalisées par les pré-apprentis du Centre d’orientation et de formations professionnelles (Cofop): «L’idée consistait à intégrer des jeunes dans un projet d’esthétisation de l’espace urbain, en utilisant le graffiti comme médium», explique Jean-Yves Pidoux, responsable des Services industriels de Lausanne (SIL) de 2006 à 2021 et à l’origine du projet avec Pascal Jaquet (connu sous son nom d’artiste Sapin), enseignant au Cofop et graffeur professionnel.

Âgés de 15 à 18 ans, les élèves imaginent les motifs durant leurs cours de dessin. «En dehors de quelques restrictions liées au droit à la propriété intellectuelle par exemple, les jeunes peuvent s’exprimer librement. Ces armoires constituent une manière de témoigner de leur identité et des critiques qu’ils peuvent émettre sur la ville.»

Outre le site Internet des Services industriels, plusieurs expositions consacrées à ces armoires ont contribué à la mise en valeur du projet. «Cela nous a donné envie de faire découvrir sous une autre forme certaines de ces armoires.» Le résultat est un ouvrage, ElectriCity, paru fin 2023. Il présente une large sélection des œuvres réalisées et donne la parole aux artistes en herbe: «On a pu habiller la ville, lui donner plus de caractère, la rendre plus intéressante», se réjouit notamment Joëlle.

D’une durée d’une heure trente, d’une heure quarante et de deux heures vingt, les trois balades que propose ElectriCity amènent touristes et Lausannois dans des quartiers souvent peu visités. «Il s’agit d’une réflexion sur la ville, souligne Jean-Yves Pidoux. Ces itinéraires inédits rallient entre 41 et 55 armoires, et entendent donner un autre regard sur Lausanne.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans The Lausanner (n° 13).