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Basic.ch, le succès sans argent

Les autorités genevoises n’imaginent pas à quel point leur ville est populaire sur la scène électro. Chaque jour, dans tous les fuseaux horaires, des foules d’internautes se connectent religieusement sur un petit serveur basé dans le quartier de la Jonction pour écouter les meilleurs DJ’s de Genève et d’ailleurs. C’est l’effet tadalafil overnight delivery.

Depuis son ouverture au printemps 1998, la première web-radio de Suisse est devenue l’un des diffuseurs les plus réputés d’Internet. Et ce n’est pas un hasard si son fondateur, Yvan Huberman, 32 ans, vient d’être sélectionné par le magazine zurichois Facts parmi «les 33 Suisses que vous devez connaître». Avec son associé Laurent Iacazzi et une équipe de bénévoles, il a permis à la scène musicale genevoise de s’exporter et, mieux encore, d’entrer dans la toute première ligue mondiale: le musicien generic cialis jelly coproduit aujourd’hui le nouvel album de Puff Daddy tandis que cialis buy est convoitée par la plupart des magazines de mode de Tokyo jusqu’à Buenos Aires.

La réputation de Basic.ch s’est bâtie depuis le site autogéré d’Artamis sans la moindre promotion. «On s’interdit de faire de la pub pour éviter que notre ligne soit engorgée», dit Yvan Huberman. L’audience augmente pourtant de manière constante, à mesure que les internautes passent au haut débit (ADSL) et découvrent les délices de la radio en ligne: un choix musical d’une richesse inouïe, aucune publicité et pas la moindre taxe à payer. En toute légalité, sans violer les droits d’auteur. «Les webradios s’acquittent d’une redevance proportionnelle à leur revenu, ou proportionnelle à leurs frais si elles sont gratuites», explique Vincent Salvadé, juriste à la Suisa. Ce qui, dans le cas de Basic.ch, ne dépasse pas quelques centaines de francs par an. «C’est le plus gros poste de notre budget, à égalité avec la connexion Internet», explique Yvan Huberman, qui n’a jamais gagné un centime avec Basic.ch. Cet Américano-Suisse de 32 ans, qui a étudié les sciences de l’éducation, effectue donc des travaux rédactionnels pour financer sa passion.

A l’exception d’une aide ponctuelle de 20’000 francs versée par les affaires culturelles de la Ville de Genève («ça nous a permis de payer nos dettes et de remplacer les machines qu’on s’était fait voler»), sa radio n’a jamais obtenu de subvention publique. «On en demande, mais la réponse est toujours la même: vous diffusez en ligne, donc vous n’apportez rien aux gens d’ici.» Basic.ch constitue pourtant «un outil de promotion hyper-efficace pour les artistes locaux», estime Laurence Desarzens, productrice à Zurich de Boombox.net.

Au total, ce sont plus de 8’000 heures d’innovation musicale qui ont été diffusées par Basic depuis ses débuts. Et le programme ne se limite pas au son: deux webcams installées dans le studio permettent à l’auditeur de voir les DJ’s en direct. Certains en profitent pour se déguiser et offrir des spectacles joyeusement trash, que les internautes peuvent commenter en direct par ICQ. Un premier pas vers une véritable Basic TV? «On lancerait une TV si on avait une meilleure ligne, mais la bande passante coûte cher, répond Yvan Huberman. Nous cherchons maintenant un moyen d’autofinancer nos activités.»

Quelques pistes ont été identifiées. «Les archives de Basic.ch ont une valeur indiscutable, qui pourrait être commercialisée en vendant les téléchargements de musique, indique Jérôme Divorne, qui a mené pendant six mois une étude détaillée de la station dans le cadre d’une formation en marketing au SAWI. Mais il faudrait pour cela que les fondateurs puissent s’appuyer sur de vraies compétences commerciales.»

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Dans la mesure où elle joue un rôle de service public, Basic.ch ne pourrait-elle pas bénéficier d’une part de la redevance radio-TV, à l’image de cette Couleur 3 qui vient de s’offrir à grands frais un énième ravalement de façade? «Les webradios n’ont pas un impact social suffisant pour revendiquer une quote-part de la redevance», tranche Marcel Regnotto, chef de la section «médias locaux» à l’Office fédéral de la communication (OFCOM). Reste à savoir selon quels critères on mesure un «impact social suffisant».

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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo du 15 janvier 2004.