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Indésirables punaises

Les punaises de lit effraient par leur capacité de prolifération. Explications de Joëlle Salomon Cavin, maître d’enseignement et de recherche à l’Institut de géographie et durabilité et spécialiste de la biodiversité «indésirable» des villes.

«Les punaises des lits horrifient. Elles nous transforment en proie vulnérable dans l’espace le plus intime de l’appartement: le lit. Leur prolifération n’est pas un problème récent. Il est juste mis en lumière par l’organisation des Jeux olympiques 2024 à Paris. C’est pathétique qu’il ait fallu attendre un événement international pour enfin prendre au sérieux ce problème de santé publique.

Les punaises des lits sont de petits insectes brunâtres, au corps ovale et aplati doté de deux antennes. Elles se nourrissent de sang principalement humain et s’épanouissent dans des espaces épais comme une carte de crédit, à l’instar des plinthes, des fissures dans les meubles ou des prises électriques. Contrairement aux moustiques tigres, elles ne transmettent aucune maladie. Les conséquences sont plutôt psychologiques. Nos appartements sont conçus comme des espaces protecteurs, dont on croit avoir la maîtrise. Se savoir infesté·e crée un sentiment d’insécurité.

Les riches comme les pauvres peuvent être touché·e·s, l’inégalité sociale se reflète plutôt dans l’accès aux traitements nécessaires pour s’en débarrasser. Désinfection, chien renifleur, cure de froid ou de chaud: menées par des sociétés spécialisées, ces interventions peuvent coûter plusieurs milliers de francs. Pour plus d’efficacité, il faut servir d’appât et dormir dans le lit infecté pour attirer les punaises hors de leur cachette. Dans les pires cas d’infestation, les meubles doivent être jetés. Socialement, les victimes sont parfois ostracisées. Une étude menée aux États-Unis a ainsi montré que les syndromes manifestés suite à une infestation sont similaires à ceux d’un stress post-traumatique, engendrant anxiété et insomnies.

Ces insectes, à l’instar de nombreux parasites, ont été tellement chassés des foyers qu’on a oublié comment se comporter avec eux. Pour reconnaître la présence de punaises des lits, outre les marques de piqûres rouges sur le corps, il faut chercher d’éventuelles petites taches noires – les déjections – sur le bord du matelas ou dans les bouchons des lattes du sommier.

Reste ensuite à adopter les bons comportements. Par exemple en arrivant dans un hôtel, le sac de voyage ne doit pas être posé sur le lit mais sur une table ou même dans la baignoire, le temps de vérifier le matelas. La punaise des lits n’étant pas liée aux questions de propreté, la qualité de l’hébergement ne garantit pas l’absence du parasite.»

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PROFIL: Joëlle Salomon Cavin est maître d’enseignement et de recherche à l’Institut de géographie et durabilité de l’UNIL. Elle publie, en 2022, «Indésirables?! Les animaux mal-aimés de la ville» aux Editions 41, dans lequel elle s’intéresse aux rats, cafards, pigeons et autres punaises des lits, une partie souvent oubliée de la biodiversité de la ville.

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans In Vivo magazine (no 28).

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