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Saddam jugé en septembre, Bush réélu en novembre

Les conservateurs américains peuvent dormir tranquille: un procès bien médiatisé de Saddam, et une éventuelle condamnation à mort, vont assurer une réélection de George W. Bush en 2004.

George W. Bush l’avait clairement annoncé au lendemain des attentats du 11 septembre: la guerre au terrorisme serait impitoyable, mais elle ferait aussi appel à des méthodes de combat peu orthodoxes: l’occultation d’informations importantes comme la diffusion de fausses informations.

En somme, disait-il aux peuples du monde, dès maintenant c’est moi qui prends en charge la fabrication de l’opinion, c’est moi qui dicte ce qui est important ou non, c’est moi qui décide de ce que vous avez le droit de connaître. La mise en place de ce contrôle universel de l’opinion publique s’est faite progressivement, avec un certain doigté même, dans le sillage du choc créé par la destruction des tours du World Trade Center.

Ainsi nous avons assisté par exemple à un redimensionnement du nombre des victimes. Ou à des épisodes cocasses comme la fuite à moto du mollah Omar pendant l’intervention en Afghanistan. Puis à un semblant de débat démocratique au sujet du déclenchement de la guerre en Irak, débat resté purement virtuel puisque la décision d’intervenir prise depuis belle lurette n’avait pas à être remise en cause ni par Chirac, ni même, au cas où cela lui serait passé par la tête, par Tony Blair.

Les choses ont changé à partir du moment où l’agression contre l’Irak a été déclenchée. Dès lors, la seule voix de l’Amérique est devenue celle du Pentagone, placée sous le contrôle direct de Donald Rumsfeld et de Paul Wolfowitz, mise en scène par le lobby militaro-industriel et relayée par une foule de gagne-petit autoproclamés «experts» en ceci ou cela comme ce Monsieur Antoine Basbous qui, en fidèle roquet pendu aux basques bushiennes, aboie depuis des mois dans les principaux médias romands en disant avec beaucoup de conviction tout et son contraire.

Le dernier bel exemple de l’information pentagonesque nous a été délivré avec la mise en scène de la capture de Saddam.

Vous avez pu remarquer comme moi que la quantité d’informations délivrées par les grands médias, radios, télés, presse écrite, a été inversement proportionnelle à la réalité de l’info elle-même. Pour dire 1) que Saddam avait été arrêté vivant à tel moment à tel endroit (données incontrôlables); 2) qu’il avait accepté gentiment de poser la bouche ouverte devant une caméra; 3) qu’il disposait de quelques flingues et 750’000 dollars; 4) qu’il était prisonnier des Etasuniens et destiné à être jugé, nous avons dû avaler des kilomètres de copies dont l’intérêt dépendait avant tout de l’imagination et du talent romanesque de leurs auteurs.

Nous allons entamer le 1er janvier prochain la quatrième année du mandat de George W Bush sans grand espoir de pouvoir croire que cela sera la dernière. La manière dont la réalité est travestie nous promet en effet une campagne électorale d’autant plus pipée que les challengers démocrates ne donnent pas vraiment l’impression de croire à leur fortune. C’est dire que l’avenir s’annonce monocolore pour ne pas dire uniforme.

Le prisonnier Saddam sera encore utilisé à diverses sauces «démocratiques» qui permettront de longs et profonds débats, comme de savoir s’il faut ou non lui appliquer la peine de mort.

Avec l’enthousiasme et la verve dont sont capables mes honorables confrères les cire-pompes du Pentagone, le débat peut nous mener jusqu’à Pâques. Il faudra ensuite désigner une juridiction et des juges. Un semblant de procès pourrait démarrer fin juin-début juillet, avant d’être renvoyé pour vice de forme et reprendre en septembre pour que le verdict tombe mi-octobre. Comme par hasard, deux semaines avant les présidentielles américaines.