CULTURE

Elevator, une nouvelle télévision suisse

Cette chaîne privée s’adresse à la génération SMS. Elle va diffuser les images que ses téléspectateurs auront tournées avec leurs téléphones MMS.

Dominik Keiser adore la télévision. En Allemagne, il a travaillé pour Viva Plus, une chaîne musicale, avant de participer à la réalisation de séries pour SF-DRS. Mais ce Zurichois de 33 ans veut désormais réaliser son rêve en lançant sa propre chaîne. Il vient donc de déposer une demande de concession auprès de l’Office fédéral de la communication (Ofcom) pour Elevator TV, une chaîne destinées aux 12-34 ans qui sera diffusée sur le câble et par internet.

«Nous voulons jouer à fond sur l’interactivité, explique Dominik Keiser, qui est par ailleurs organisateur de la Street Parade. Les spectateurs voteront par SMS pour les programmes qu’ils désirent voir. Ils pourront choisir parmi différents genres musicaux ou différents sports, par exemple. D’autre part, nous leur proposerons d’envoyer leurs propres films réalisés avec des téléphones mobiles MMS ou des petites caméras DV. En fonction de leur qualité et leur originalité, nous les diffuserons.»

Les formats resteront courts, comme sur les chaînes musicales, soit 1 à 10 minutes, même si, en soirée, certaines émissions dureront jusqu’à une heure. Une grande partie des diffusions sera acquise à l’étranger, notamment les vidéo-clips et certaines interviews.

La réalisation de programmes suisses sera sous-traitée à des maisons de production locales. La quinzaine de collaborateurs internes se chargera du reste, à savoir quelques réalisations maison. Outre la musique et le cinéma, la chaîne abordera des thèmes plus sérieux comme l’art moderne ou la politique: «Nous prévoyons une émission originale où les jeunes pourront dialoguer par webcam avec une personnalité politique.»

Elevator TV se financera avec de la publicité, dont la vente sera confiée à une régie extérieure. «L’accueil des annonceurs est bon, même dans cette conjoncture morose, car notre cible est intéressante.»

Un sponsor — encore non révélé — assure une partie du financement, qui est déjà bouclé. Le budget annuel ne dépasse pas 9 millions de francs. La société anonyme, en phase de constitution, regroupe sept actionnaires, tous collaborateurs de la chaîne. «Nous n’excluons pas d’intégrer une entreprise extérieure, par exemple un prestataire de service ou un diffuseur.»

Il faudra entre 6 et 8 mois à l’Ofcom pour donner sa réponse. «Nous consultons les associations de diffuseurs et nous examinons la qualité, l’origine et la pertinence des programmes», précise Bernhard Bürki, porte-parole de l’Office fédéral.

Confiants, les promoteurs d’Elevator TV négocient actuellement avec les principaux câblo-opérateurs afin d’assurer la diffusion du programme sur l’ensemble de la Suisse alémanique. La chaîne vise 1,5% de part du marché alémanique, soit une audience quotidienne d’un peu plus de 20’000 personnes.

«Nous maintiendrons des coûts de production très bas afin de ne pas connaître le même sort que la défunte TV3. Nous préférons l’exemple de Fashion TV qui a su développer une audience mondiale en diffusant des programmes thématiques peu coûteux.»