CULTURE

Jeune diplômé, il se lance sur le marché de l’art ancien

Constantin Favre, 28 ans, ouvre La Gabrielle Fine Arts. Comme marchand d’art privé, il expertise, vend et achète des œuvres pour des clients locaux et internationaux ou en son nom.

Sur le marché de l’art ancien, on trouve les grands noms des enchères comme Sotheby’s ou Christie’s, mais aussi les marchands privés, comme Jörn Günther Rare Books à Bâle, spécialisé dans les livres.

Il est plus rare de voir apparaître de nouveaux acteurs comme La Gabrielle Fine Arts, une entreprise fondée en décembre dernier par Constantin Favre, jeune docteur en histoire de l’art et spécialiste de l’enluminure française du XVe siècle. Avec son entreprise, il vend, achète et expertise des œuvres d’art ancien pour tous types de clients – des particuliers, des entreprises ou lui-même.

Hommage à Renoir

Le nom de l’entreprise est un hommage à un tableau de Renoir qui appartenait à la grand-mère de Constantin. «J’ai eu la chance de grandir dans une famille où l’art est présent au quotidien. J’ai toujours eu un grand intérêt pour l’histoire de l’art, mais sans savoir quoi choisir entre le monde des musées, de la recherche académique ou du marché de l’art.»

En 2017, pendant son bachelor à l’Université de Genève, Constantin a eu l’occasion de suivre des cours d’été à l’Institut Sotheby’s de Londres; c’est à ce moment que son intérêt pour le marché de l’art s’affirme.

Feuillets enluminés et esquisse

Aujourd’hui, des clients ont déjà consigné des œuvres chez La Gabrielle Fine Arts. Trois feuillets enluminés français du XVe siècle – allant de 13’000 fr. à 32’000 fr., mais aussi une esquisse du peintre genevois Jean-Pierre Saint-Ours et un paysage signé Alfred Sisley.

À ces œuvres, on peut ajouter les enluminures achetées aux enchères par le jeune historien de l’art. Ces achats pour La Gabrielle Fine Arts s’ajoutent aux différents investissements personnels de Constantin: des frais d’encadrement, l’installation dans le bureau de son appartement d’un éclairage spécifique, le coût des assurances et aussi la somme d’au moins 100’000 francs de capital obligatoire pour inscrire une Société anonyme au Registre du commerce.

«Un objectif à moyen terme serait d’acquérir un manuscrit complet, cela permettrait – encore plus que les feuillets détachés — d’ancrer mon entreprise dans le monde de la bibliophilie.»

Où le rencontrer

Le parc Bertrand: «Un joli parc à côté de chez moi, à Champel, où j’aime me promener tous les jours avec mon chien.»

Gryon: «À côté de Villars-sur-Ollon, ma famille y a un chalet. J’adore y passer un week-end, profiter de la montagne ou même pour quelques jours de télétravail.»

La Clémence: «Proche de la Bibliothèque d’art et d’archéologie où je vais parfois, c’est un endroit parfait pour un café en journée ou quelques verres après une après-midi de travail.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.