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Elle défait les préjugés de genre grâce au burlesque

Stacy Phoenix, 37 ans, pratique et enseigne l’effeuillage burlesque avec l’école Secret Follies. Depuis septembre, elle anime même des cours destinés aux hommes.

Si elle pratique la danse depuis ses 5 ans, c’est par hasard qu’elle découvre le burlesque il y a dix ans. «Je venais de quitter un homme extrêmement toxique, je me sentais très mal dans ma peau, j’avais besoin d’un nouveau départ.» C’est à ce moment qu’elle rencontre Emma Mylan, la fondatrice de Secret Follies, qui l’amènera au strip-tease burlesque. «Mes complexes se sont envolés, j’ai pu reprendre confiance en moi, regagner ma liberté. Cela m’a tellement apporté que j’ai décidé de me lancer moi-même dans l’enseignement de cet art.» Depuis, elle a entraîné plus de trois cents étudiantes.

«Toutes les femmes sont belles quand elles s’aiment», voici la devise de l’école. Pour Stacy, «l’effeuillage burlesque est l’art d’enlever ses vêtements tout en remettant en question sa féminité et son identité. C’est une véritable mise à nu.» Le terme de «burlesque» vient de «burla», terme italien désignant la farce ou la blague. «Aujourd’hui, le burlesque est plus engagé mais garde toujours son humour et sa légèreté.» On peut par exemple citer l’artiste américaine Miss Dirty Martini, qui entame son show en mimant l’allégorie de la justice, enrobée du drapeau américain, et finit presque entièrement nue, extrayant de son postérieur des chapelets de dollars.

Si la plupart de ses cours sont complets, on peut toutefois encore trouver de la place dans celui de boylesque. Ouvert cet automne, cet atelier réservé aux hommes est une nouveauté pour Stacy. «Le boylesque s’est développé à partir des années 90 mais mérite d’être encore plus connu.» Ni un exercice de travestissement type drag-queen ni un strip-tease macho inspiré des Chippendales, il cherche – tout comme le burlesque féminin – à explorer son identité ou à se construire un personnage à part. «Je suis très touchée que ces hommes puissent me faire confiance, appréhender leur masculinité, déconstruire leurs tabous et explorer leur genre.» C’est en préparant une chorégraphie de boylesque pour une troupe de théâtre que Stacy s’est décidée à ouvrir ce cours. «J’ai été surprise de voir à quel point certains hommes pouvaient être complexés par leur corps, et combien pesaient aussi sur eux les tabous sociétaux autour de la virilité.» On pourra découvrir les fruits de son travail le 19 novembre à 21 h sur la scène du P’tit Music’Hohl.

Où la rencontrer

Tam Tam Café: «C’est notre cantine près de Secret Follies, aux Augustins. On y mange un excellent émincé de poulet avec des galettes de röstis.»

Elcé: «Cette boutique historique d’articles pour la danse à la rue de la Corraterie vient d’être reprise par une jeune femme courageuse.»

Genève Pas Cher: «J’aime beaucoup les activités proposées par ce site. J’ai récemment fait la visite «Tortures et châtiments.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.