Depuis cinq ans, les devantures signées Basile Jeandin conquièrent Genève. Le directeur artistique mise sur son savoir-faire haut de gamme pour séduire une clientèle tendance.
On repère son style de loin, à la faveur d’un rayon de soleil, sur les vitrines du glacier Gelatomania, du caviste Nino ou encore de la boulangerie Sawerdo. En plus de leur design minimaliste, ses lettres d’or ont une manière unique de briller, qui se patine avec le temps, donnant aux enseignes genevoises qu’il réalise tout leur caractère. Basile Jeandin, directeur artistique, typographe, illustrateur et surtout «peintre en lettres», revisite un métier tombé en désuétude depuis l’arrivée du marquage adhésif. Il est aujourd’hui un des rares à maîtriser cette technique en Suisse.
Complexe et artisanal, le procédé consiste à travailler des feuilles d’or avec de la peinture à l’huile pour créer des lettrages. La préparation est donc minutieuse et exige une maîtrise technique poussée, du matériel et surtout un pinceau. Bref, une manière de faire «vieille comme le monde», explique Basile Jeandin depuis son atelier à Lisbonne, où il vit la moitié de l’année. «On procédait de cette manière avant les stickers. J’ai découvert cette technique en marge de mes études de graphisme. J’aime mettre les savoir-faire artisanaux au service d’un design contemporain et minimaliste, et c’est peut-être ce qui rend ma démarche unique», poursuit le trentenaire. Selon lui, ses clients font d’ailleurs appel à lui pour son approche globale: il propose un service complet qui intègre la conception, la diffusion et la réalisation de toute l’identité visuelle d’une entreprise, d’un restaurant ou d’un projet.
Cette démarche commerciale assumée lui vient probablement de son parcours atypique, fait d’un diplôme à l’École hôtelière de Lausanne et d’un passage par les milieux bancaires et immobiliers, notamment à Londres. Mais à 25 ans, le jeune homme épris de liberté a de la créativité à revendre et une furieuse envie de surfer, son autre passion. Il s’installe donc à Lisbonne, qui combine à ses yeux deux atouts majeurs: une bonne faculté des Beaux-Arts, qui l’accepte sur concours, et la proximité de l’océan. Là-bas, Basile Jeandin se sent chez lui comme à Genève. Il y a ainsi ancré son nouveau projet «Wasted Time», une maison d’édition d’objets en série limitée qu’il inaugurera le 29 octobre en plein centre-ville lisboète, et auquel il aimerait associer des artistes genevois.
Où le rencontrer
Bongo Joe Records «De bons copains et un des meilleurs lieux de la scène alternative genevoise.»
BBB Un restaurant lisboète dont il signe le design. «C’est l’endroit où manger les meilleurs sandwichs de tout Lisbonne, de la pure gastronomie entre deux tranches de pain.»
Praia de Santo Amaro «En hiver, ce spot de surf se révèle idéal.»
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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.