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Elles expérimentent l’architecture durable

Valentine et Manon réalisent des intérieurs qui reposent sur une valorisation de la lumière naturelle et le réemploi de ressources existantes.

Apropå, le nom donné au bureau d’architecture d’intérieur fondé par Valentine Maeder, 30 ans, et Manon Portera, 29 ans, est inspiré de leurs séjours respectifs en Suède. L’équivalent français, «à propos», reflète la démarche que souhaite défendre le duo. «Il s’agit de concevoir à partir des espaces, des personnes et des matériaux qui existent déjà», expliquent les architectes d’intérieur, qui ont récemment été mandatées, en collaboration avec la Haute École d’art et de design (HEAD), pour (ré)imaginer l’intérieur du pôle innovation de la Fondation immobilière des entreprises sociales, situé à Plan-les-Ouates. «Pour ce projet, nous avons notamment repensé l’éclairage, un point crucial de l’architecture durable, puisque la consommation dépasse généralement largement les besoins des utilisateurs. Au pôle innovation, nous avons ôté le système automatique et proposé différents scénarios lumineux, qui peuvent ainsi mieux s’adapter aux besoins des usagers.»

L’autre préoccupation d’Apropå est le réemploi, c’est-à-dire le recours à des matériaux qui ont déjà servi et seront, en fonction des besoins, restaurés ou adaptés. «En Suisse, cette pratique est encore peu développée. Nous nous tournons vers des structures telles que l’association Materiuum, à Genève, ou l’entreprise sociale Pro Maison, à Lausanne, qui récupèrent des matières premières pouvant encore servir. En observant la déconstruction, nous apprenons beaucoup sur la façon de construire, et cela nous invite aussi à penser la fin de vie des objets. Nous choisissons ainsi, autant que possible, des objets conçus pour être facilement désarticulés et à nouveau transformés en matières premières.»

Depuis septembre, Manon et Valentine sont employées à plein temps par leur structure, Apropå, qu’elles ont lancée accompagnées par le programme mis en place par l’incubateur Pulse HES. Elles se sont installées, en décembre dernier, dans un espace partagé au sein de l’Upcyclerie, un concept imaginé par Caritas et le studio de création Wondervision, situé à la rue des Bains. Le duo travaille actuellement sur les espaces du nouveau centre culturel Les 6 Toits, aux Charmilles. Manon et Valentine préparent également un cours sur le réemploi qu’elles donneront le semestre prochain à la HEAD.

Où les rencontrer

La MACO: «Un lieu précieux où l’on retrouve une grande énergie autour de l’économie circulaire.»

L’Upcyclerie: «Situé à la rue des Bains, cet espace constitue notre lieu de travail. Nous y apprécions les synergies entre des designers qui proposent de nouvelles méthodes de création.»

Les Bains des Pâquis: «Nous aimons particulièrement ce lieu hors du temps.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.