CULTURE

Trouver sa quête

Dans un conte photographique, Guillaume Perret suit les aventures en forêt d’une troupe de comédiens.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans le magazine photographique Météore.

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«La photographie est un mensonge qui dit la vérité.» Cette citation de Jean Cocteau résume l’état d’esprit de Guillaume Perret pour son travail La Quête. «J’ai toujours aimé l’exercice du documentaire-fiction, que la mise en scène se confronte à la part de vérité inhérente à la photographie.»

Le photographe a travaillé avec une troupe de comédiens belges, présents en Suisse pour un spectacle. Avec eux, il s’est rendu durant l’automne 2021 dans les forêts du Doubs, en France. «Les acteurs ont suivi une rivière, symbole du temps qui passe, mais aussi de la frontière, de la ligne de vie et de l’eau sacrée.» Les costumes apportent un aspect fictionnel et une forme d’intemporalité au projet. Rien n’est daté et le message peut devenir universel. En outre, l’imaginaire du conte renforce l’irréalité des photographies.

Laissant une grande marge d’interprétation, Guillaume Perret invite les spectateurs à lire les photographies à leur manière. «Chacun suit une quête. Composée de bonheurs et d’aléas, la vie nous pousse à chercher des réponses à nos préoccupations. Toute quête est personnelle. Certains cherchent le bonheur, d’autres une terre d’accueil, d’autres un éveil spirituel ou religieux. Le concept de quête résonne de manière différente en chacun de nous.»

La Quête veut encourager le public à devenir acteur de son interprétation. À l’instar des scènes de théâtre, des phrasés et des costumes des comédiens, tout peut être faux et exagéré, mais déclencher une émotion forte et sincère chez le spectateur. «Comment le faux peut provoquer autant de vérité émotionnelle? C’est précisément cette tension entre l’imaginaire et la réalité qui constitue ma quête photographique.»

À propos de racines :

«Pour beaucoup, la quête consiste à revenir à l’essentiel, aux racines. La recherche de soi passe par la compréhension de ses origines. Ainsi, peu importe si les photographies présentées montrent une fausse réalité, l’important est que celle-ci résonne et interpelle le public sur son identité, sur ce qui constitue son foyer.»

Guillaume Perret, Suisse

Né en 1973, Guillaume Perret a commencé sa vie professionnelle comme maçon et enseignant, avant de se consacrer à la photographie en autodidacte. Basé à Neuchâtel, il est élu en 2018 photographe de l’année par le jury du Swiss Press Photo. Son premier livre Amour (éd. Act, 2019) aborde les questions de l’intime et des émotions humaines.

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