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Le succès d’un ancien plâtrier avec sa marque de streetwear lancée avec Orelsan

Le talent, la volonté et la simplicité de Sébastian Strappazzon ont permis à cet ancien ouvrier du bâtiment de 41 ans, de s’imposer comme un acteur en vue dans le secteur de la mode streetwear, depuis Saint-Saphorin (VD).

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans good quality cialis.

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«Enfant, je n’aimais pas l’école, j’étais rêveur et j’aimais surtout dessiner, au point qu’un prof avait eu l’intuition de me laisser le faire chaque vendredi plutôt que de suivre les cours. A 16 ans, j’ai dit à une conseillère d’orientation que je voulais devenir graphiste. Elle m’a répondu qu’un CFC de plâtrier-peintre ferait très bien l’affaire question créativité. Et je l’ai crue…

A l’époque, une grande partie de mes amis faisaient du rap et du vélo BMX. Moi je leur dessinais des flyers ou des pochettes. En 1999, j’ai mis tout mon salaire d’apprenti pour produire une vingtaine de t-shirt avec le logo «Alias One» que j’avais créé, puis je les ai offerts à des copains. Parce qu’il les voyait partout, le patron de la boutique de style rap «Kingz» de Lausanne m’en a commandé, puis il a voulu des sweats. Au début, j’étais tellement content que je les lui vendais à prix coûtant! Cette expérience m’a donné envie d’aller au-delà des dessins et de produire mes propres habits streetwear. Je me suis alors associé avec Mauricio Guerreiro, un ami d’enfance. Grâce à lui, on s’est mis à produire des vêtements de qualité au Portugal, mais personne ne voulait distribuer nos collections. Entre 2004 et 2014, nous avons donc ouvert notre propre boutique, «Délicieux», à Lausanne.

Mes connections dans le rap ont fait que des artistes comme Stress, Sinik ou Casey portaient mes produits, ce qui m’offrait une grande visibilité. J’allais souvent à Paris, le coffre remplis de t-shirt que j’écoulais dans les cités du 93. Mais cette partie création restait un à côté puisque je continuais à travailler dès l’aube sur les chantiers.

En 2006, un pote m’a fait découvrir le rappeur Orelsan. J’ai adoré et j’ai directement eu envie de l’habiller. Je lui ai transmis mes créations par son manager. Et voilà qu’un soir, il apparaît dans une émission de télévision entièrement habillé en Alias One! En 2009, j’ai réussi à le rencontrer en marge de son concert à Lausanne au «D! Club». On est devenu amis. J’avais été vice-champion suisse de BMX, lui avait pratiqué le roller à haut niveau. Nos chemins s’étaient souvent croisés par ce biais, sans que nous le sachions. Cela nous a immédiatement rapprochés. ‘Orel’ et moi avons alors décidé de lancer une nouvelle marque: Avnier. Cette même année, j’ai été licencié, je me suis donc lancé intégralement dans l’entrepreneuriat.

Du dessin à la logistique en passant par la comptabilité ou la production, je gérais tout. Avnier m’a vite rapporté de quoi vivre. En 2016, notre marque a intégré le prestigieux salon textile MAN. Des acheteurs internationaux se sont mis à vouloir nos créations. Des collaborations en séries limitées ont vu le jour avec par exemple les marques Von Dutch, Salomon ou Umbro. Dans ce dernier cas, nos trois mois de stocks se sont écoulés en une matinée! En 2020, notre start-up de six employés affichait un chiffre d’affaires confortable. Nous comptons 40 revendeurs en France et 13 dans le reste du monde. D’autres collaborations de prestige sont en cours. Nous visons désormais à devenir la marque de référence de l’industrie audio-visuelle. Nous travaillons ainsi sur des vêtements à la fois stylés, fonctionnels et durables. Ma conseillère d’orientation serait probablement déroutée par ces rebondissements!»

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Chiffres clés:

250 francs C’est en investissant tout son maigre salaire mensuel d’apprenti plâtrier de 18 ans dans les 20 premiers t-shirts de sa marque que Sébastian Strappazzon a fini par réaliser ce qui fut longtemps son obsession de jeunesse: «se démarquer!»

2014 Date de sa première rencontre avec le rappeur français Orelsan, lauréat de trois victoires de la musique. Il fut la caution financière de l’entreprise Avnier à ses débuts

500’000 Nombre de visites du site Avnier.com par an. «Nous restons une start-up, beaucoup de points restent à améliorer pour augmenter nos ventes et nos bénéfices. Nous y travaillons tout en nous concentrant sur la qualité et l’aspect éthique de nos créations.»