Le comédien Vincent Perez est né à Lausanne et y revient souvent grâce au festival qu’il y a créé. Interview.
Il a tourné sous la direction de Tim Pope, Claude Lelouch ou encore Roman Polanski, parfois jusqu’à Hollywood. Toute vedette qu’il est, Vincent Perez, 56 ans, nous parle avec simplicité de sa ville natale. Il y est resté très attaché, notamment via les Rencontres 7e Art Lausanne qu’il a lancées en 2018.
Vos premiers souvenirs de Lausanne?
Vincent Perez: Je garde dans le cœur des flashes colorés de mon enfance. Les balades en famille au bord du lac à Ouchy. Les belles statues qu’on y voit. Des Disney ou des vieux Chaplin dégustés au Capitole. Le Palais de Rumine, son musée de zoologie et ses gigantesques animaux qui me fascinaient.
Et à l’adolescence?
J’étais scolarisé à l’école du Valentin. Dans l’église attenante, je me sentais fortement imprégné de présences spirituelles… On faisait des parties de foot interminables. Les Suisses contre les fils d’immigrés, dont j’étais (rires). J’aimais arpenter les rues piétonnes voisines jusqu’à la place de la Palud à l’affût de ce qui pouvait m’inspirer. C’est là que j’ai décidé de devenir photographe. Mon apprentissage m’a mené rue du Petit-Chêne chez le portraitiste Roberto Ackermann. J’allais alors parfois manger une fondue au Café Romand. Le cinéma m’attirait déjà, mais paradoxalement, je suis passé à côté de la Cinémathèque, pourtant incontournable. J’ai découvert la lecture dans l’ancienne librairie Payot.
À 18 ans, vous vous expatriez à Paris pour devenir acteur. La Suisse vous pesait?
Je voulais quitter ma zone de confort, mais je suis resté amoureux de la ville, qui s’est bonifiée avec les années. La créativité y fleurit autant que la nature. On y trouve beaucoup d’ouverture et d’influences culturelles sous l’égide de l’ECAL et de l’EPFL notamment. J’ai toujours été heureux de revenir. Désormais, c’est le cas une vingtaine de fois par an grâce aux Rencontres 7e Art Lausanne.
Joel Coen, Christopher Walken, Matt Dillon ou encore Léa Seydoux: la liste des grands noms qui y ont participé est impressionnante…
Ils viennent, car notre événement sans compétition invite à partager en profondeur sur le processus créatif du cinéma. Et puis le cadre, propice à cette intimité et justement à une douceur de vivre très suisse, les envoûte. J’ai vu l’œil de Matt Dillon faire un tour quand il a découvert le Beau-Rivage, notre «maison mère», et sa vue sur le Léman. Paul Auster a beaucoup aimé se balader au bord du lac. Barry Levinson s’est régalé à la Collection de l’Art Brut… Je sais aussi que Jean Dujardin adore la ville et que Bertrand Blier aime dîner à La Bavaria, brasserie mythique.
De votre côté, qu’aimez-vous faire à Lausanne?
Courir au bord du lac direction Pully en croisant cygnes et petites criques. Prendre une bière au Lacustre. Monter à l’Orangerie voir mon ami d’enfance le sculpteur Yves Dana qui y a son atelier. Visiter l’Élysée (ndlr: en cours de déménagement à Plateforme 10) qui reste l’un des meilleurs musées de photographie au monde… Le Festival m’a permis de redécouvrir une ville fascinante de diversité, et apaisante.
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Ses adresses
Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
Route de Chardève 2, 1147 Montricher
«Le cadre naturel de la fondation, lieu de rencontre incontournable pour les amoureux de l’écrit soutenant le Festival, plaît beaucoup à nos invités.»
La Croix d’Ouchy
Avenue d’Ouchy 43, Lausanne
«C’est un lieu emblématique que les Rencontres 7e Art Lausanne ont adopté. On y déguste une cuisine française et italienne soit à l’intérieur qui est cosy, soit sur le jardin-terrasse.»
La Grappe d’Or
Rue Cheneau-de-Bourg 3, Lausanne
«L’atmosphère calme de ce restaurant, pourtant situé en plein centre, est propice pour prendre son temps en se régalant d’excellents mets italiens sur la terrasse par exemple.»
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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans The Lausanner (no7).