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Ils font le relais entre la pêche durable et l’assiette romande

Mathieu Petel et Julien Bertinelli ont fondé Fish To Go, une entreprise qui livre des poissons et crustacés selon la criée et les saisons.

Pour eux, il n’y a qu’un pas entre la pêche responsable et les cuisines romandes. Mathieu Petel, 34 ans, et Julien Bertinelli, 41 ans, ont fondé Fish To Go, qui propose depuis octobre, à la pièce ou sur abonnement, des paniers surprises, des poissons de mer et crustacés issus d’une pêche durable et sauvage. Après commande, le produit est livré dans un des huit points relais – des petits commerçants entre Genève et Lausanne. L’entreprise tourne avec environ 200 clients par semaine, ce qui représente environ 250 kilos de poissons par mois. Et son chiffre d’affaires a déjà triplé depuis le début de l’année.

«Alors qu’on trouve à profusion le saumon et le cabillaud dans les supermarchés, sans toujours en connaître l’origine, nous souhaitons mettre en lumière d’autres espèces», explique Mathieu. En ligne, on trouve du turbot breton ou de la daurade grise, «sélectionnés auprès de ceux qui pratiquent la pêche côtière, à la ligne ou à pied, en Normandie ou en Bretagne. Sur le principe de lots à la criée.»

Les deux Français d’origine, ex-employés d’un site dédié à l’hôtellerie, profitent de leurs contacts pour faire bouger les lignes. «On a travaillé avec des chefs exigeant le premier choix, selon Mathieu. Ceux qui font leurs courses au supermarché n’ont souvent pas accès au meilleur.»

Le seul moyen pour garantir un contrôle continu: travailler en circuit court. L’idée étant d’éviter les dérives de la pêche industrielle. «On connaît nos fournisseurs, uniquement des petites structures», souligne Mathieu. Et Julien d’ajouter: «Le type de pêche doit préserver les écosystèmes marins et être le moins invasif possible. Ensuite, on sélectionnera un produit breton plutôt que pêché au nord de l’Angleterre, pour éviter les kilomètres. Enfin, on valorise les espèces oubliées comme le merlu, le chinchard, des populations moins oppressées que le bar ou la sole.» Pas de saumon norvégien, donc. Et les deux compères sont aussi très critiques envers le label MSC, utilisé dans les grandes surfaces et qui découle, selon eux, d’une pêche industrielle.

Et nos lacs? «On propose de la féra du Léman, des filets de perches du Valais et du saumon d’un élevage bio dans les Grisons, dit Julien. Et rien ne se perd puisqu’on n’achète que les quantités commandées.» Les deux passionnés ne s’arrêtent pas là: sur leur site, on trouve aussi de belles recettes.

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Les passe-temps

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.