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Ils veulent développer le pressage de vinyles en Suisse

Passionnés de musique, ils travaillent au lancement d’un atelier de pressage de disques. Portrait d’Alexandre Pedrazzani, président de Doca Vinyl.

Des vinyles Swiss made? C’est peut-être pour bientôt. Alexandre Pedrazzani a fondé l’association Doca Vinyl en 2018 dans le but d’ouvrir un atelier local de pressage de disques. Né au Brésil, où ses parents travaillaient à la radio, il a toujours été entouré de musique. Il est devenu DJ à son arrivée en Suisse.

«Depuis 2007, le marché du vinyle a rencontré un nouvel essor qui n’est jamais retombé, constate Alexandre Pedrazzani. La plupart des groupes suisses enregistrent sur vinyle, et certains doivent obtenir des subventions pour faire presser leur disque à l’étranger, c’est paradoxal. Il y avait quelque chose à faire à un niveau local.» Une tendance confirmée par une étude menée par GFK Entertainment, qui a chiffré à 300% l’augmentation des ventes de vinyles en Suisse entre 2014 et 2019. Pour développer ses connaissances, Alexandre s’est rendu au Brésil, où il a suivi une formation dans l’usine Vinil Brasil.

Pour trouver un lieu adéquat, l’association, qui compte huit personnes, est aujourd’hui en contact avec Ressources Urbaines, une coopérative qui déniche des espaces de production destinés aux acteurs socioculturels à Genève. L’association a également lancé un sondage qui prendra fin cette semaine afin d’évaluer la clientèle potentielle pour le service qu’elle va proposer. «Nous l’avons adressé à des groupes locaux, des labels, des studios d’enregistrement et des écoles. Nous avons obtenu 230 réponses, et la plupart sont vraiment encourageantes. Après une première estimation, il ressort que nous pourrions déjà avoir du travail pour deux ans.»

Le domaine des vinyles semble épargné par la crise économique actuelle. «Alors que la culture est aujourd’hui particulièrement touchée par les effets collatéraux de la pandémie, la vente de vinyles grimpe, se réjouit le passionné. Je pense que la population a besoin de renouer avec la matérialité du disque.» Le projet, qui réclame encore un financement de 200’000 francs, stimule déjà l’imagination d’Alexandre, qui rêve le vinyle de demain. «À terme, mon idéal serait de gérer toute la chaîne de production de la façon la plus écologique possible. Dès que le projet sera lancé, je voudrais entreprendre une collaboration avec les hautes écoles pour développer un nouveau matériau afin de fabriquer les vinyles mais sans plastique!»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.