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Interdiction de toucher

Les gestes les plus anodins peuvent favoriser la propagation du coronavirus. Designers et start-up cherchent à réinventer les objets du quotidien.

Les campagnes de lutte contre le Covid-19 visent à réduire les contacts pour limiter la transmission du virus, bouleversant ainsi les modes de salutation. Ainsi, des alternatives à la bise ou à la poignée de main apparaissent, telles que le salut par un mouvement de tête entendu, un geste de la main ou encore le « thai wai », inclinaison du corps inspirée des cultures asiatiques. D’autres solutions gardent encore une légère forme de contact, à l’instar du coup de pied ou de coude, technique notamment adoptée aux États-Unis par les candidats Joe Biden et Bernie Sanders en campagne pour l’investiture démocrate.

Pour les paiements, une solution existe : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi invité la population à limiter l’usage de l’argent liquide et à privilégier les paiements sans contact. Mais d’autres gestes et objets quotidiens doivent être réinventés.

Repenser les objets du quotidien

« La crise modifie aussi notre rapport aux objets environnants, constate Stéphane Halmaï-Voisard, responsable du Bachelor en design industriel à l’ECAL. Un marché de petits outils d’aide, de prothèses se développe, parfois même personnalisables comme les masques. »

Depuis le début de la crise sanitaire, les entreprises redoublent de créativité pour offrir des solutions non tactiles. Par exemple, la société belge Materialise spécialisée dans l’impression 3D distribue gratuitement les plans de son dispositif en plastique qui, fixé à la poignée de porte, offre une prise pour l’avant-bras. En France, la start-up NConcepts a créé un petit crochet se substituant à la main, et la société Skoon a conçu une bague coulissante sur la poignée de porte qui dépose du désinfectant à chaque ouverture et fermeture. La start-up fribourgeoise Rovenso a, quant à elle, adapté un robot de surveillance nocturne pour lui intégrer une option de désinfection des espaces par rayons UV.

« Les prototypes actuels un peu archaïques seront optimisés par les designers, qui intégreront probablement ces dispositifs à des objets utiles du quotidien comme le porte-clés, ajoute le professeur de design. Mais l’enjeu principal sera d’assurer l’hygiène tout en évitant la surconsommation de dispositifs jetables », dit Stéphane Halmaï-Voisard.

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Une version de cet article réalisé par LargeNetwork est parue dans In Vivo magazine (no 20).

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