Une firme suisse attaque frontalement Pioneer et se lance sur le marché prometteur des graveurs de disques vidéo. Pour les PC, en attendant les appareils de salon.
Le DVD enregistrable, dernier gadget à la mode, ouvre de nouvelles perspectives tant pour l’usager informatique que pour le téléspectateur. Le graveur de DVD n’existe pour l’instant – et depuis peu – qu’en tant qu’accessoire à brancher sur son PC ou son Mac. Mais dès cet automne, les premiers magnétoscopes de salon utilisant cette technologie apparaîtront sur le marché.
Ces nouveaux appareils (commercialisés notamment par Philips, Panasonic et Pioneer) annoncent la mort de la cassette VHS. «Le DVD offre une qualité d’image supérieure mais aussi une plus grande simplicité d’utilisation ainsi qu’un accès instantané aux séquences d’une émission, explique Albrecht Gasteiner, directeur du DVD-Forum, un consortium qui réunit les professionnels de la branche. Ces avantages seront décisifs, ainsi que la meilleure conservation à long terme du disque optique par rapport à la cassette.»
Côté informatique, chaque DVD-R permet d’enregistrer 4,7 giga-octets de données, soit l’équivalent de près de huit CD-Rom… ou de 3500 disquettes. Outre la capacité importante, le DVD-R offre un autre avantage: la compatibilité avec les lecteurs DVD de salon. Au moyen d’une caméra numérique, l’usager peut ainsi fabriquer très facilement ses propres disques vidéo.
Par contre, il est impossible d’utiliser son graveur pour copier des films commerciaux, contrairement aux disques audio que l’on peut sans autre dupliquer au moyen d’un graveur de CD. «Un algorithme d’encryption complexe empêche de dupliquer les données contenues sur le DVD d’un film, détaille Albrecht Gasteiner. Le graveur de DVD s’utilisera donc principalement comme outil de stockage général ou pour fabriquer ses propres vidéos familiales.»
Plusieurs fabricants informatiques, dont Apple et Compaq, ont intégré des enregistreurs de DVD à leurs produits haut de gamme. L’accessoire reste cependant assez coûteux: 2000 à 2500 francs suisses.
Le marché souffre pour l’instant d’un certain manque de concurrence: «Pioneer bénéficie d’une situation de quasi-monopole sur la technologie des graveurs, poursuit Albrecht Gasteiner. La plupart des constructeurs utilisent son système, même si ce sont d’autres noms qui apparaissent sur l’emballage final.»
Un fabriquant s’apprête cependant à attaquer le géant japonais sur ce marché prometteur. Et il ne faut pas aller le chercher au Asie, ni aux Etats-Unis, mais… en Suisse. La firme Vivastar, basée à Zoug, s’apprête en effet à commercialiser cet été un lecteur-enregistreur de DVD à un prix compétitif, ainsi qu’un double-graveur, permettant d’enregistrer des CD et des DVD, pour environ 1500 dollars (soit près de 2500 francs).
Pour l’instant, Vivastar ne vend que des disques enregistrables (CD et DVD enregistrable), dont on voit notamment les pubs sur MTV. L’entreprise zougoise vient de présenter un prototype de son graveur à la foire informatique CeBit ce printemps à Hannovre. «Ce serait une excellente nouvelle qu’un fabricant suisse réussisse à s’imposer sur un tel marché, se réjouit Albrecht Gasteiner. Mais avant de voir le produit sur le marché, je me permet de rester sceptique.» Rendez-vous dans quelques jours: la sortie du graveur Vivastar est agendée pour le mois de juin aux Etats-Unis.
