Le livre culte des trentenaires urbains est adapté au cinéma. Pour le voir avant tout le monde, il faut se rendre à London.
A Londres s’affiche partout la mine boudeuse de l’actrice Renée Zellweger, rongeant le petit carnet rouge qui lui sert de journal. Ça y
est, Bridget Jones, la «célibattante» aux obsessions diétético-alcoolo-affectives, sort au cinéma le 13 avril, dans la capitale britannique. Dans le rôle des hommes qu’elle fait fuir: Hugh Grant et Colin Firth.
Cinq ans après la parution des premières chroniques d’Helen Fielding dans The Independent, les Londoniens sont encore farouchement attachés à cette trentenaire écervelée qui fait le délice de toute la génération Cosmopolitan et le désespoir des vrais féministes. Pour preuve, «Bridget Jones, A Guide To Life», le petit dernier essai pas franchement désopilant – un mode d’emploi pour s’en tirer dans n’importe quelle situation, genre «l’art de la cuisine: comment bien couper son morceau de fromage» – est actuellement en tête des ventes de livres de poche dans le palmarès du Times.
Evidemment, l’arrivée de Bridget au cinéma ne pouvait pas se passer sans histoire. «La Texane Zellweger et son look très hollywoodien peut-elle vraiment comprendre la quintessence de la jeunesse britannique?» se demande le Marie-Claire anglais à la suite de tous les tabloïds.
«Imaginez Bridget Jones buvant de l’eau du robinet au Sky Bar de Sunset Boulevard plutôt que son verre de Chardonnay au 192 sur Kensington Park Road, ce serait à coup sûr moins drôle».
Pour mieux faire accepter Renée Zellweger – et pour donner à la Texane un avant-goût de l’univers professionnel de Bridget -, la réalisatrice a envoyé l’actrice, incognito, passer quatorze semaines de stage dans la maison d’édition d’Helen Fielding, où elle s’est distinguée par ses jeans trop classe et ses ongles trop impeccables.
L’actrice dit être venue à Londres pour comprendre ce qu’était «Harvey Nicks», et autres références purement bridgétiennes. Au final, son accent est plus snob mais pas très loin de celui des «gels» (comprenez: girls) qui traînent dans les bars de Notting Hill, selon Time Out. Reste à voir ce que ça donne à l’écran.
Et si on leur disait, aux Anglais, que Renée Zellweger avait un père bernois?
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«Bridget Jones’s Diary», sur les écrans anglais dès le 13 avril 2001. La sortie en Suisse n’est pas encore agendée. Vous pouvez voir la bande annonce sur ce site canadien.
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En plus:
«My Fair Lady » revient, elle aussi, dans une spectacle musical écrit par Alan Jay. Avec Martine McCutcheon dans le rôle d’Audrey Hepburn. S’installe pour longtemps au National Theater, Lyttelton, Southbank, Londres SE1.
Renseignements: +44 20 7452 3000.
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La «Divine Comédie» de Dante, illustrée par Botticelli. Une première, les 92 planches sont exposées ensemble, provenant de Berlin et de la bibliothèque du Vatican. Royal Academy of Arts, Piccadilly, W1, jusqu’au 10 juin 2001.
Renseignements: +44 20 7300 8000.
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«I am a camera», la dernière expo-scandale de Londres, menacée de censure, a été agrandie et prolongée jusqu’au 15 avril 2001. Comment mettre son nez dans l’univers intime de l’autre, par Nan Goldin, Andy Warhol, Tierney Gearon…
Galerie Saatchi, 98a Boundary Road, NW8.
Renseignements: +44 20 7624 8299
http://www.saatchi-gallery.co.uk
