TECHNOPHILE

Les bons plans pour remplacer Napster

La plus grande bourse d’échange de musique du monde doit fermer, sur ordre de la justice américaine. Mais rien ne pourra arrêter les internautes qui veulent de la musique gratuite.

Cette fois, le coup risque bien d’être fatal. En juillet dernier , la justice américaine avait déjà sorti son fusil pour tirer sur Napster. Mais, grâce à un subtile artifice juridique, la société californienne avait pu se relever et relancer son service peu après. Cette fois – lundi soir peu après 19 heures CET – le tribunal a annulé cette décision et reformulé l’interdiction d’exploitation de la plate-forme d’échange de musique. Les jours de Napster sont donc comptés, en attendant un verdict définitif qui s’annonce défavorable malgré l’entrée du géant Bertelsmann dans le capital de la société californienne.

Les internautes s’attendaient à cette décision fatale: ils se sont donc logiquement jetés sur leurs PC tout le week-end pour profiter des dernières heures d’ouverture de la plus formidable discothèque du monde. Selon l’institut Webnoize, 3 milliards de titres ont été téléchargés au moyen de Napster durant le mois de janvier seulement. Ce week-end, 250 millions de titres, dont 130 millions dimanche, ont été téléchargés. Un record historique.

L’essor de Napster a engendré une demande considérable. Les internautes veulent de la musique gratuite, et rien ne semble pouvoir les arrêter. Pas même l’appareil judiciaire américain. Plusieurs parades techniques sont en effet déjà en place. Tour d’horizon des successeurs de Napster.

Tout d’abord, des dizaines de serveurs compatibles avec l’interface Napster existent, partout dans le monde. Il suffit d’utiliser le petit logiciel Napigator pour en obtenir la liste. Un clic sur l’une des adresses, et voilà Napster qui revit. Certes, leurs bases de données sont moins conséquentes que celle de leur grand frère, mais elles ne vont pas tarder à s’étoffer.

La plate-forme iMesh a été prise d’assaut tout le week-end. Son fonctionnement ressemble à s’y méprendre à Napster (en plus élégant), mais avec, en plus, la vidéo et les images. Lui manquent la solidité (le serveur tombe souvent en panne) et un catalogue plus vaste.

En dernier lieu, Gnutella et Freenet gagnent de l’importance. Ces réseaux nécessitent l’installation d’un logiciel compatible (pour Gnutella, par exemple MacTella pour Mac ou LimeWire pour Mac ou PC).

La fermeture de Napster a bien sûr engendré une surcharge considérable sur tous les serveurs qui proposent des alternatives. L’une d’elles ne tardera pas à s’imposer. Les internautes s’y rendront naturellement. Et vous aussi.