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Le plaisir féminin stimulé par un patch de testostérone

Après la folie du Viagra en 1999, les laboratoires centrent désormais leurs recherches sur le manque de désir et les difficultés à atteindre l’orgasme chez les femmes, avec une réponse: l’hormone de la virilité. Un pas de plus vers le sexe sur ordonnance?

Les héroïnes du film «Baise-moi» de Virginie Despentes – récemment retiré des salles – seraient-elles des prototypes des femmes de demain, boostées à la testostérone? Nadine et Manu, jouisseuses impénitentes, consommatrices jamais rassasiées d’hommes-objets sont-elles au bénéfice des patchs testés actuellement aux USA?

Les chimistes sont en quête frénétique des molécules du désir féminin. Emoustillés par le succès commercial du Viagra l’an dernier, les chercheurs tentent désormais de percer les secrets du «continent noir», comme l’appelait Freud, cette terre inconnue que représente la sexualité féminine.

De retour du dernier congrès de la Société américaine d’endocrinologie qui se tenait en juin dernier à Toronto, un endocrinologue du CHUV m’a fait part de sa surprise: «La testostérone serait-elle aussi une hormone féminine?»

Jusqu’ici considérée comme le principal déterminant de la virilité (pilosité, masse musculaire, agressivité), la testostérone semble jouer un rôle important dans la santé physique et psychologique des femmes. En effet, des taux diminués de cette hormone et de son dérivé, la DHEA, seraient responsables de troubles de la libido, du syndrome pré-menstruel et aggraveraient le risque d’ostéoporose.

Les laboratoires de recherche de plusieurs grandes firmes pharmaceutiques sont en ébullition, a pu constater mon interlocuteur. Plusieurs formes d’administration de la testostérone sont actuellement testées chez des femmes, tant fertiles que ménopausées, avec des résultats encourageants. Elles ont une meilleure lubrification vaginale, elles se sentent mieux, ont un désir sexuel renforcé. L’hormone s’administre au moyen d’un patch sur l’abdomen de la femme.

De quoi se préparer à voir une fois de plus nos coups de foudre dépoétisés parce qu’imputables à des mécanismes purement chimiques. «Sans les mécanismes biologiques hormonaux, il n’y aurait aucun comportement amoureux», explique Dominique Poulain, directrice de recherche à l’Inserm.

Pas vraiment nouveau: Carl Jung ne réduisait-il pas déjà la rencontre entre deux personnes à «un contact entre deux substances chimiques»? La nouveauté se situe au niveau des moyens mis en œuvre pour favoriser ce contact.

Alors que nous connaissons déjà la naissance médicalisée, la mort médicalisée, on s’achemine à grands pas vers le sexe médicalisé. Une pilule pour susciter l’envie de faire l’amour, une autre pour avoir une érection, une autre encore pour atteindre l’orgasme. L’amour sur ordonnance, c’est pour demain.

Les hommes seront-ils les bénéficiaires des nouvelles femmes à patch? Pas si sûr, à en croire la dernière mouture du célèbre rapport Hite sur la sexualité féminine. A l’heure où l’on découvre les moyens chimiques d’atteindre le nirvana entre les draps, ce rapport conclut que l’homme intervient – techniquement parlant – pour peu de chose dans l’orgasme féminin et que la masturbation est, pour les femmes, le meilleur moyen d’atteindre le climax. Triste appel à l’égoïsme…

Reste à espérer que l’amour ne se laissera pas mettre en éprouvettes ou en équations. Après avoir vécu l’ère du tout cérébral, il s’agit d’éviter maintenant l’écueil du tout physiologique. Et la tendresse, bordel?