Révolue, l’époque des relations désincarnées sur le Web? La commercialisation de la «cybersuit» ouvre en tout cas de nouvelles perspectives aux communautés virtuelles. Cette dernière avancée technologique en matière de cybersexe vient évidemment de Californie, plus précisément de la San Fernando Valley, capitale mondiale de la pornographie industrielle.
Son inventeur, Dave James, cofondateur et président milliardaire de la société Vivid, est persuadé qu’il va faire un malheur avec ce costume un peu particulier. «Ce vêtement, voyez-vous, je l’appelle la combinaison du commandant Cousteau», expliquait-il récemment au Nouvel Observateur.
Pauvre commandant! Si l’accoutrement aurait pu lui paraître familier (c’est une sorte de tenue de plongée), le but poursuivi risque d’effrayer ses héritiers puisqu’il s’agit d’explorer des abysses encore largement méconnus, ceux des fantasmes humains.
La «cybersuit», on l’aura compris, est une combinaison en néoprène surpiquée de capteurs et de vibreurs que l’on peut connecter à un ordinateur, et donc au réseau. Ce vêtement, livré avec logiciel, réagit à toutes les sollicitations de celui ou celle qui le télécommande.
A vos gammes! Les virtuoses du clavier et de la souris ne seront pas forcément des Rocco Sifredi. Les plaisirs caoutchouteux ont tendance à gommer les inégalités physiques…
Mais comment fonctionne ce vêtement lubrique? Ecoutons son concepteur: «Vous enfilez cette tenue. A l’autre bout du monde, votre petite amie se connecte sur le Net et stimule à distance, avec son PC, les petits vibreurs qui sont disposés sur toutes les zones érogènes de votre corps. Elle peut ainsi vous envoyer des caresses ou de la chaleur selon le programme choisi. Et si elle possède elle aussi une «cybersuit», vous pouvez faire cela à deux. 169 dollars, livré à la maison. Vous vous rendez compte?»
La «cybersuit» est effectivement vendue 169 dollars, du moins dans sa version masculine équipée de 27 stimulateurs de zones érogènes. La tenue pour dame, avec 36 stimulateurs, coûte légérement plus cher: 189 dollars. Quant au logiciel de pilotage, il est livré sur DVD au prix de 39.99 dollars. Son fonctionnement est, paraît-il, archisimple. «Aussi facile que d’envoyer un e-mail», affirme la publicité de Vivid.