Le 21 mai, le peuple suisse se prononcera sur le paquet d’accords bilatéraux négocié pendant quatre ans entre la Confédération et l’Union européenne. L’occasion pour Largeur.com de lancer son grand journal débilatéral qui résume les enjeux.
Alors bien sûr, il est toujours réjouissant de voir un pays conclure des accords sectoriels avec son continent. Alors évidemment, l’Union européenne a beaucoup de chance d’être le principal partenaire commercial de la Suisse. Alors c’est clair, on n’a pas besoin d’y comprendre grand chose pour savoir qu’il faudra voter «oui» le 21 mai.
Alors cela va de soi, le peuple suisse a de la peine à s’intéresser à la question des bilatérales. Alors oui, «bilatéral» est un terme barbare qui rappelle un peu l’adjectif «collatéral» de la guerre au Kosovo. Alors d’accord, ça n’a rien à voir. Alors certainement, l’absence de débat sur le vote du 21 mai a quelque chose de bizarre. Alors on veut bien aller jeter un coup d’œil au merveilleux site www.accordsbilateraux.ch pour se renseigner.
Alors parfaitement, ces accords prévoient une ouverture «maîtrisée» du marché suisse de l’emploi. Alors c’est évident, les ressortissants de l’UE devront prouver qu’ils disposent d’un contrat de travail pour venir s’installer en Suisse, tout comme les Suisses devront prouver qu’ils disposent d’un contrat de travail pour aller s’installer dans un pays de l’UE.
Alors indiscutablement, il y a un certain déséquilibre dans la mesure où les Suisses bénéficieront de la libre circulation des personnes après deux ans seulement tandis que les Européens devront attendre 12 ans pour en profiter pleinement. Alors indéniablement, les négociateurs suisses ont fait du bon travail.
Alors assurément, cet accord sur la libre circulation des personnes bénéficiera aux entreprises suisses, qui pourront ainsi recruter des spécialistes dans l’ensemble des pays de l’Union. Alors c’est vrai, la libre circulation des personnes n’est pas le seul aspect important des accord bilatéraux. Alors indubitablement, le «paquet» négocié concerne aussi les transports terrestres et aérien, l’agriculture, la recherche, les marchés publics et l’élimination des obstacles techniques au commerce. Alors oui, tout cela est important.
Alors évidemment, les Européens sont agacés par l’attitude des Suisses qui chipotent des accords à la carte. Alors certainement, la Suisse ne pourra pas décrocher d’autres accords sectoriels à l’avenir.
Alors bien sûr, on aurait préféré une adhésion pleine et entière de la Suisse à l’Union européenne. Alors voilà pourquoi cette affaire nous énerve.
