Sac au dos, il voyage de ville en ville. A chaque étape, il tient à poster ses photos sur Flickr et à donner des nouvelles à ses amis sur Facebook. Sans oublier d’ajouter sur Trip-Advisor un commentaire sur le dernier établissement qu’il a fréquenté.
Ce globe-trotter moderne a un nom: le flashpacker, contraction de flash (sophistiqué) et de backpacker. «Ce globe-trotter a généralement près de 30 ans, décrit Olivier Lambert, professeur en gestion de l’hébergement à l’Ecole hôtelière de Lausanne. Il souhaite se déplacer facilement, mais tient à loger dans un établissement un peu plus confortable qu’une auberge de jeunesse et qui est, surtout, équipé technologiquement.» Le flashpacker est d’ailleurs souvent un ancien backpacker, dont le pouvoir d’achat a augmenté.
Claudine Barry, analyste au Réseau de veille de la chaire de tourisme Transat de l’Université du Québec à Montréal s’est intéressée à cette communauté nomado-chic. «Aujourd’hui, afin de créer une coupure avec un rythme de vie souvent effréné, un nombre grandissant d’adultes choisissent de prendre une année sabbatique pour voyager. En étant ainsi à un stade plus avancé de leur vie, ils ont l’avantage d’avoir une meilleure situation financière que pendant leurs études. Ces voyageurs plus âgés sont aussi plus expérimentés, plus exigeants et plus critiques que les jeunes.»
Déco design
Pour répondre à leurs attentes, des flashpacking hotels (ou «auberges de luxe») émergent dans les grandes villes — très souvent des anciennes auberges de jeunesse «traditionnelles» qui se relookent mais qui continuent à proposer des prix plus avantageux que l’hôtel. Des chambres privées viennent s’ajouter aux si peu intimes dortoirs et la salle de bains se trouve «en suite» plutôt qu’à l’étage. «Ces lieux affichent une déco très moderne et design, soit à travers des couleurs très flashy, soit en misant sur un look très sobre et épuré, note Olivier Lambert. Certains choisissent du mobilier atypique ou alors décident d’intégrer des pièces artistiques. Mais quoi qu’il en soit, ces établissements se veulent dans l’air du temps.»
Point commun de ces enseignes: un accès illimité au wifi. Pour que les flashpackers puissent mettre à l’abri leur ordinateur portable, leur lecteur MP3 ou autre appareil photo, des coffres sont installés également dans les dortoirs. «Ce nouveau segment de marché illustre encore une fois à quel point il faut suivre l’évolution de la clientèle et découvrir les marchés potentiels, estime Claudine Barry. Dans nos manières de voyager, les attentes évoluent et l’offre doit s’adapter.»
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Oops!, à Paris, dès 30 euros.
Czech Inn, à Prague, dès 11 euros.
Rôôms Deluxe Hostel, à Valence, dès 40 euros.
Baxpax Downtown Hostel, à Berlin, dès 13 euros.
Prix par personne, en dortoir. Dans tous ces établissements, des chambres privées sont aussi disponibles.
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Une version de cet article est parue dans l’Hebdo.