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Comme on fait son lit, on s’aime

Comment choisir le lit idéal pour dormir en couple? Conseils à l’attention des amoureux qui entendent le rester.

C’est une question cruciale au sein du couple, qui se pose souvent avant même la première mise en ménage. Quel lit choisir? Outre le design (l’offre disponible sur le marché est pléthorique), la taille et la qualité représentent des enjeux primordiaux.

Afin d’éviter de se réveiller mutuellement à coups de coude toutes les demi-heures, on se tournera plutôt vers un 160, voire un 180 cm plutôt que le 140 cm de nos grands-parents. Mais faut-il opter pour un seul matelas ou deux entités distinctes?

La première contrainte, la taille de l’engin, est bien sûr liée à l’espace disponible dans la chambre à coucher. Là, les situations varient en fonction des régions linguistiques. «Les matelas de 160 cm ont plus de succès en Suisse romande, notamment dans les agglomérations et auprès des couples jeunes, constate Luca Aloisi, porte-parole de Pfister Meubles. Du côté alémanique, les appartements sont légèrement plus grands et la taille standard est plutôt de 180 cm.»

En France, où l’espace domestique est encore plus restreint, c’est le 140 cm qui fait encore la norme (lire ci-dessous). Jacques Monnier, patron des matelas suisses Oba, observe une autre différence: on dort selon lui plus «dur» côté alémanique, alors que les ressorts et la mollesse l’emportent en Suisse romande.

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Un élément réunit cependant les Helvètes: avec l’âge, ces derniers auraient tendance à privilégier le confort à la symbiose nocturne. «Avec les années, les couples optent toujours plus pour des matelas séparés, adaptés à leur poids et à leurs goûts», note Anna Hofmann, porte-parole chez Fly. Plus confortables que les grands modèles, les matelas de 80 ou 90 cm permettent notamment de s’assortir à des sommiers réglables ou à moteur. Ils sont par ailleurs plus faciles à tourner et «limitent» le transfert des mouvements entre les deux dormeurs.

Par opposition, les grands matelas ont la préférence des plus jeunes, qui souhaitent éviter d’avoir une «séparation» au milieu du lit (séparation que l’on peut aisément combler en n’utilisant qu’un seul drap, voire un dispositif en plastique spécialement prévu à cet effet).

Autre grande tendance en matière de literie conjugale: la recherche d’un lit de type «hôtelier», tels les modèles composés d’un cadre recouvert de tissu, avec sommier intégré, matelas de grand confort et surmatelas, qui remportent un succès grandissant. «Cette catégorie est très bien implantée dans les hôtels de catégorie supérieure, dit Luca Aloisi. Comme les Suisses voyagent beaucoup, de retour de vacances, ils recherchent souvent ces produits.»

En ce qui concerne les différentes qualités de matelas — les prix peuvent varier de 150 à 3500 francs –, on trouve dans l’entrée de gamme des structures en mousse très simples constituées d’un seul bloc. Les modèles supérieurs disposent d’une partie médiane renforcée et comprennent diverses couches superposées.

Encore mieux, certains possèdent des canaux d’aération garantissant une bonne circulation de l’air ou un revêtement en laine assurant une bonne isolation, voire une housse démontable pouvant être facilement nettoyée. On trouve aussi des matelas disposant d’une couche de mousse «viscoélastique» s’adaptant au poids et aux contours du corps et d’autres avec un noyau très élastique composé de latex synthétique.

Sachant que la durée de vie moyenne de ces supports (sur lesquels on passera le tiers de sa vie) est de dix ans, il vaut la peine d’investir dans un modèle de qualité, garantissant un bon sommeil: «Si la literie est inadaptée et que la personne présente des douleurs pendant la nuit, celles-ci peuvent induire de multiples “microréveils” et altérer la structure cyclique du sommeil», rappelle Raphaël Heinzer, responsable du Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil au CHUV.

Il souligne ainsi l’effet positif d’une bonne literie sur les douleurs dorsales et scapulaires (zone des épaules), mais remarque que celle-ci ne peut suffire à elle seule à garantir un bon sommeil. L’environnement sonore et la température peuvent aussi jouer un rôle important. «Lorsqu’une personne dans un couple dérange l’autre par des réveils fréquents ou des changements de position incessants, le fait de prendre deux matelas séparés peut réduire ce type de nuisances, poursuit le Dr Heinzer. En cas de troubles du sommeil comme des apnées du sommeil avec reprise respiratoire bruyante qui dérangent le conjoint, le mieux est de consulter un médecin. Enfin, en cas de ronflement sans apnées, si les boules Quies ne suffisent pas, le fait de faire chambre à part ne devrait pas être un tabou.»

Dernier conseil: quel que soit le modèle choisi, il convient de ne pas oublier de retourner son matelas tous les trois mois. Une personne évacue en moyenne 25 litres de transpiration par année…
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Des matelas de plus en plus longs

Si la largeur des lits et des matelas peut varier, leur longueur semble en revanche s’être stabilisée à deux mètres. Contrairement à la France, on ne trouve en Suisse quasiment plus l’ancienne taille standard de 190 cm. Une différence qui s’explique aussi selon les fabricants par la structure des familles, plus nombreuses dans l’Hexagone. En raison d’une recherche de confort accrue, mais aussi de l’augmentation de la taille moyenne de la population, la demande de modèles de 210, voire même 220 cm de longueur est en croissance. Afin de pouvoir vendre ce type de lits, les constructeurs de meubles proposent d’ailleurs de plus en plus d’armoires à portes coulissantes ou de meubles de rangement intégrés, facilitant d’autant l’accès à la chambre à coucher.
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Trois questions à
Christian Reichel, conseiller conjugal, Lausanne

Quel conseil donneriez-vous à un couple qui souhaite acquérir un lit?

Tout dépend des conditions de santé du couple et de sa manière de dormir. Les deux personnes dorment-elles facilement? Ont-elles des problèmes d’insomnie? L’un des deux ronfle-t-il? L’un des deux a-t-il tendance à se tourner mille fois pendant la nuit, ou à se lever plusieurs fois? Evidemment, l’âge des partenaires va aussi jouer un rôle. Les jeunes couples acceptent plus facilement les fantaisies et l’inconfort. Du coup, en fonction de ces critères (et d’autres que chacun veillera à établir), un couple va plutôt faire le choix d’un lit double ou à deux places conjointes. Je pense que le facteur «santé» devrait tout de même passer avant le facteur «intimité».

Existe-t-il des types de couples pour différents types de lits?

Comme on répertorie cinq types de couples, allant du fusionnel jusqu’au couple associatif, il y a des lits qui correspondent au profil de la personnalité conjugale. Un couple fusionnel, ou «cocon», ne s’autorisera pas facilement un lit séparé. Il va miser sur la proximité, l’enlacement, ou du moins le toucher pendant la nuit. Ce couple aura certainement une couette unique, même si l’un des deux tire toute la couverture à lui. Mais d’autres préféreront précisément le confort, estimant que passer une bonne nuit permet sûrement d’avoir un rapport harmonieux sur le reste de la vie de couple. En passant, n’oublions pas les personnes pour qui le principal n’est pas le confort, mais le look plus ou moins fantaisiste ou classique qui leur convient.

Plus généralement, le type de lit peut-il interférer avec la paix au sein du ménage?

Ce n’est pas le lit qui interfère sur le couple, mais le couple qui va adopter un lit symptomatique de son entente. Si les membres du couple sont proches, le lit sera le reflet de ce qu’ils sont ensemble. J’ai parlé quelquefois avec des couples qui avaient changé de lit parce que leur entente s’était nettement améliorée. Dans ce sens, le lit va être comme le compagnon des belles heures de la vie du couple, mais aussi parfois le témoin de sa tristesse ou de sa solitude.
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Une version de cet article est parue dans l’Hebdo.