Les plus grands sites de la planète ont été victimes de pirates informatiques en début de semaine. Le FBI est sur les dents. Qui sont les malfaiteurs? Largeur.com avance trois hypothèses.
Hypothèse 1. Les nostalgiques du paradis perdu
A l’origine, le Net était un espace utopique, une forêt feuillue où des tribus de bons sauvages vivaient d’échanges et de discussions désintéressées. Aujourd’hui, ce paradis est devenu un centre commercial avec parking et nuées de boutiques, un supermarché où les cartes de crédits circulent dans une parfaite fluidité.
Les bons sauvages ont été relégués en sous-sol. Mais ils connaissent le Net mieux que personne. Ils ont décidé de se venger du cybercommerce qui a transformé cet espace originel en une plate-forme de télé-achat. Leur technique: bloquer les ascenseurs. Ce n’est pas un hasard s’ils ont fait de Yahoo leur première victime.
Les patrons de Yahoo sont des traitres. Avant de revêtir le costume-cravate des cybermarchands, ils appartenaient eux aussi à la tribu des bons sauvages. Mais l’appât du gain les a corrompu. D’un annuaire communautaire, ils ont fait un portail hégémonique et multinational. Yahoo incarne la commercialisation du Net. C’est Yahoo qui devait subir la première attaque.
Peu après, les pirates se sont attaqués à CNN, symbole de la mondialisation médiatique, fer de lance informationnel du conglomérat AOL-Time Warner qui transforme le Net en TV. L’attaque de CNN signifie ceci: les internautes actifs ne veulent pas devenir des téléspectateurs passifs.
Troisième cible: Buy.com, dont le nom à lui seul représente tout ce que les bons sauvages veulent combattre. Les autres attaques, contre Amazon, eBay, eTrade visent à affaiblir les plus luxueuses boutiques du centre commercial qu’est devenu le Net.
Hypothèse 2. Les e-terroristes contre l’Occident
Les spécialistes en sécurité informatique savent bien que quelques dizaines de hackers organisés et bien payés seraient capables de déstabiliser l’Occident. Et parmi les ennemis déclarés de l’Occident, le milliardaire Oussama Bin Laden aurait largement les moyens de financer une telle cyber-guerrilla.
En s’attaquant à ces sites surcapitalisés, Bin Laden peut déclencher une réaction en chaîne sur les marchés boursiers. Son attaque vient de commencer.
Hypothèse 3. La riposte de la Old Economy
Qu’une communauté virtuelle comme AOL ait les moyens de se payer le joyaux médiatique Time-Warner a exaspéré quantité de vieux capitaines d’industrie. Il y a à peine deux ans, les entreprises traditionnelles, celles qu’on appelle «brick and mortar», se croyaient invincibles. Aujourd’hui, des petites start-up leur dansent sur le ventre, réunissent des milliards et commencent à grignoter leurs profits.
Les vieux capitaines d’industrie sont vexés, humiliés. Pour se venger, ils ont orchestré une attaque massive dirigée vers la New Economy. Ils se sont tardivement initiés au Net dans un but destructeur. Ils veulent prouver que les entreprenautes sont encore fragiles.
Après «Net Wars», la saga continue avec «The Old Economy Strikes Back», en attendant le Jedi.
A moins que l’on passe directement à l’épisode 1, «La Menace Fantôme»?