Basée en Allemagne, et depuis peu en Suisse, cette start-up confectionne des mueslis sur mesure, envoyés à domicile.
«Tout a commencé dans une voiture, se rappelle Max Wittrock, cofondateur de mymuesli.com. J’allais au bord du lac avec mes amis Hubertus Bessau et Philipp Kraiss. On écoutait la radio, lorsque passe un spot publicitaire pour du muesli. On l’a trouvé très mauvais!» Les trois jeunes étudiants (27 ans en moyenne aujourd’hui) réfléchissent à un meilleur concept pour promouvoir ce produit dont ils raffolent. «Ouvrir un magasin coûtait bien trop cher, alors qu’avec 3000 euros réunis à partir de nos propres économies, nous avons lancé notre business en ligne.»
Démarrée en Allemagne il y a deux ans, l’entreprise a ouvert, en 2008, une filiale de production et de vente en Suisse, à Binningen, dans le canton de Bâle-Campagne. «Nous recevons environ 500 commandes par jour, détaille Sarah Kraiss, directrice de MyMuesli Suisse. La page suisse n’est disponible qu’en allemand, mais nous allons bientôt la proposer aussi en français.»
Le site propose 70 ingrédients et des millions de mélanges différents. L’internaute choisit les céréales de son choix (seigle, blé, avoine, etc.), des fruits secs (mangue, papaye, etc.) et autres originalités (oursons en gomme, cacahuètes enrobées de chocolat, etc.) pour confectionner son mélange.
Dès la première année, MyMuesli dépasse le million d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise emploie actuellement 16 personnes à plein temps.
La promotion de MyMuesli passe aussi par le web. Les trois entrepreneurs animent un blog et sont aussi présents sur Facebook et Twitter (réseau social de diffusion d’informations en temps réel). «Nous n’avons pas de budget publicitaire. Nous comptons sur le bouche-à-oreille des clients satisfaits.»
Un paquet typique, de 575 grammes, coûte environ 10 fr. 30: il se compose d’une base de céréales à choix (6 fr. 90), de 40 grammes de bananes (80 ct), de 45 grammes de dates (80 ct) et de 25 grammes de pistaches (1 fr. 80). Chaque boîte peut être personnalisée par l’usager: Paradise meal, Darling’s breakfast, les internautes se montrent créatifs sur les emballages. «Ces derniers temps, on nous a souvent demandé d’y inscrire Credit crunch, en référence à la crise…»
Pour dénicher les premiers ingrédients, Hubertus, Philipp et Max se rendent dans des foires alimentaires. «Il nous a fallu une année pour tout rassembler. Aujourd’hui, nous recevons de nombreuses offres de fournisseurs à travers le monde.» Tout est issu de cultures biologiques. «Le producteur doit pouvoir certifier le caractère bio de son produit. Nous goûtons chaque ingrédient et nous l’envoyons à un laboratoire pour nous assurer de sa qualité.»
Livrées à domicile, les boîtes arrivent en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en Angleterre. «Le Royaume-Uni représente un marché important. Les Anglais, comme les Suisses, ont quelques années d’avance par rapport aux Allemands en termes de produits bios.» Un honneur, sans doute, pour le docteur zurichois Maximilian Bircher-Benner, qui, en 1900, a mis au point la première recette de muesli.
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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo du 20 mai 2009.
