L’alliance franco-allemande vient d’en prendre un méchant coup. Dix ans que France Telecom et Deutsche Telekom travaillaient la main dans la main. Mais hier, l’allemand a décidé de changer de partenaire. Il a fait connaître son intention de racheter l’opérateur national italien. Un revirement unilatéral que Michel Bon, patron de France Télécom, a aussitôt qualifié d’«incompatible» avec les précédents accords franco-allemands.
Empêtré dans son espace national où la pression du marché a réduit ses marges, Deutsche Telekom n’avait plus le choix. Il devait se développer à l’étranger. En solo, par des rachats plutôt que des alliances. En avalant Telecom Italia pour 100 milliards d’euros, il réalisera la plus grande absorption de l’histoire économique. Jusqu’à la prochaine.
Abandonné par son seul allié, l’opérateur français se retrouvera en posture délicate. Le consortium Global One (qui réunit France Telecom, Deutsche Telekom et l’américain Sprint) semble condamné, tout comme MultiLink, le groupe franco-allemand basé à Genève, actif sur le marché suisse depuis peu, ainsi que d’autres sociétés communes en Belgique et au Royaume-Uni.
Lâché par son ami allemand, France Télécom devrait être rapidement convoité. De son côté, l’américain Sprint devra chercher une nouvelle entrée vers l’Europe.
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Marco Kalmann