LATITUDES

En piste sur Magic Wheel

Le nouveau bolide à roulettes arrive à toute berzingue pour l’été. Un singulier hybride techno du monocycle et du skateboard.

On commence par observer la bête, un peu intimidé, tant l’objet paraît invraisemblable. On n’est apparemment pas les seuls. «Tout le monde me regarde de biais dans la rue», raconte Laurent Leibzig, graphiste à Carouge (GE) et précurseur de la Magic Wheel en Suisse. Ce drôle de machin de 6 kilos rappelle un monocycle de cirque, mais avec une planche en plastique façon skateboard et une petite roue arrière de trottinette. Le tout sans selle, ni guidon…

On grimpe, avec la ferme intention de faire le tour de la plaine de Plainpalais à Genève. Hélas! Après trois petites poussées hésitantes, on perd l’équilibre, la roue se retrouve projetée à terre – et votre serviteur propulsé dans le décor.

«Il faut garder le genou appuyé sur le coussinet contre la roue», nous crie Laurent Leibzig. Encore quelques essais timorés et on parvient à rouler quelques mètres sans chuter, un pied posé sur la planche, l’autre en l’air.

Bâaam… «J’en ai fait une heure par jour pendant une semaine sur un parking de nuit, pour que personne ne me voie», raconte le graphiste.

Née de l’esprit de Soma Ungar, un designer hongrois installé à Londres, la Magic Wheel gagne voilà trois ans des prix dans un salon d’inventeurs. Fort de ce succès, Ungar cherche à faire fabriquer son véhicule en Chine, mais peine à trouver le bon partenaire jusqu’à tomber sur une usine qui collabore avec l’entrepreneur vaudois Yves Carquillat. «Vous allez rire, mais je suis aviculteur de profession. Jusqu’à ce que l’épizootie de grippe aviaire provoque l’interdiction d’importer des volailles d’Asie, je faisais du commerce avec la Chine. J’ai gardé, depuis, de bons contacts avec certaines usines.»

Persuadé que la Magic Wheel possède le potentiel pour remplacer la trottinette en perte de vitesse, Carquillat rachète la licence de production au designer. Quelques retards plus tard, il met en vente la roue sur l’internet à l’automne. «C’était raté pour l’été 2007, elle est passée inaperçue à son lancement.» Mais, depuis, le buzz a fait son ouvrage; les grands magasins Manor en ont commandé au printemps. Carquillat s’avoue prêt pour le succès. Il prévoit même un modèle plus petit pour enfants et un casque de protection avec LED intégré.

C’est que la Magic Wheel n’est pas pépère comme la trottinette. Des gamelles, on en prend. Et dans les descentes où l’engin peut atteindre des vitesses faramineuses, le fabricant conseille de ne pas dépasser 20 km/h. Un frein permet de ralentir le bolide. Manque juste la jauge pour connaître sa vitesse.

——-
Magic Wheel. Prix: de 199 à 279 francs. En vente notamment à Manor.