LATITUDES

La magie des lampes solaires enfin belles

Idéales pour les soirées en terrasse, les lampes écologiques, sans cordon ni alimentation extérieure, sont devenues des objets design. Sélection.

Au premier abord, on pense à un capteur de signaux extra-terrestres. Le descriptif de l’objet ne détrompe qu’à moitié. S’il s’agit bien d’un senseur qui regarde du côté des astres, c’est uniquement de lumière solaire qu’il est friand.

Présentée au récent Salon du Meuble à Milan, la Sunplant du designer japonais Toshiyuki Kita a la silhouette d’un arbre en métal et silicium avec des panneaux solaires à la place des branches et des LED en forme d’anneaux en guise de feuilles.

Comme les végétaux qui avalent du CO2 et rendent de l’oxygène, cet avatar technologique est vertueux. Il transforme son énergie solaire en sève pour des piles rechargeables qui alimentent les diodes sommitales.

Avec le «Solar Tree» de l’Anglais Ross Lovegrove, projet de luminaire urbain solaire produit par Artemide, on reste dans la métaphore de la photosynthèse. Cette réplique d’un bananier haute de 5 mètres, aux branches en acier vertes terminées par des têtes lumineuses, est associée à 38 capteurs solaires et à de puissants LED.

Artemide l’expose tour à tour sur les célèbres artères de différentes villes d’Europe comme Milan, Paris et Vienne depuis l’automne dernier.

Outre un éveil des consciences écologiques, le boom actuel du mobilier solaire est favorisé par la technologie: ces fameuse diodes luminescentes à basses consommation sont en passe de révolutionner le monde de l’éclairage.

Pas étonnant donc que la majorité des nouveautés solaires concernent des lampes. Comme cette féerique Mobile Light du studio japonais Kyouei. Le lustre mobile est composé de trois arcs reliés par un câble en leur centre.

Accroché à un plafond, il pivote au gré des courants d’air. Surtout, ses mini-capteurs solaires se chargent en énergie la journée et luisent automatiquement dès que la nuit tombe. La lumière de faible intensité ne permet certes pas de lire, mais s’avère très décorative.

Bloom, le spécialiste hollandais des pots en plastique XXL lumineux, a pour sa part créé une charmante veilleuse en polyéthylène qu’on retourne comme un sablier.

La tête en bas, son capteur placé sous le pied se gorge de lumière solaire. En station debout, la lampe délivre jusqu’à 40 heures de lumière.

«Toutes ces technologies ne sont pas nouvelles, observe Martino d’Esposito, professeur de design à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL). Les ingénieurs les développent depuis une dizaine d’années. Ce qui est neuf, c’est l’intérêt des designers qui proposent au public des objets aux formalisations enfin séduisantes.»

Précurseur, Martino d’Esposito avait lui-même mis au point il y a cinq ans un prototype d’horloge solaire. «Il y avait l’idée qu’on trouve une horloge à la cuisine, au bureau et à l’atelier, mais pas au jardin. L’énergie solaire sans fil permet d’être plus mobile.»

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Où les trouver:

Mobile Light à la boutique du Palais de Tokyo à Paris, sur le magasin en ligne Kyouei et bientôt chez Vie Intérieure à Neuchâtel. Prix: environ 210 francs.

Bloom Daylight: en vente sur WebMarchand. Prix: 180 francs

Sunplant: en cours de fabrication chez Sanyo.
Solar Tree: prototype unique itinérant exposé en ce moment à Francfort.