LATITUDES

Le boom des mariés du 07.07.07

Comme Eva Longoria et Tony Parker, de nombreux Romands ont choisi le 7 juillet pour célébrer leurs noces. Par amour des chiffres ou superstition, même si la numérologie ne promet rien de bon à cette date.

Des châteaux réservés depuis des lustres, des DJ’s surbookés et des traiteurs qui courent aux quatre coins de la région: les préparatifs vont bon train pour le mariage-boom du 7 juillet prochain.

Pour cause de triple conjonction du 7, un samedi de surcroît, des centaines de couples romands ont choisi de se dire oui à cette date soi-disant porte-bonheur, à l’exemple de l’actrice Eva Longoria et du basketteur français Tony Parker. Superstitieux, les futurs mariés?

«Non, pas particulièrement, répond Claudia Lo Gatto l’une des prochaines élues, comme nous entamons notre septième année de couple, nous souhaitons au contraire conjurer ce chiffre qui nous poursuit. La date s’avère tout simplement facile à retenir, personne ne l’oubliera.»

L’office d’Etat civil du canton de Vaud contribue à cette frénésie matrimoniale. Il a lancé une opération spéciale qui rappelle les mariages à l’américaine: unir sept couples au cours d’une cérémonie collective sur un bateau de la CGN.

«Nous profitons d’une ordonnance fédérale pour faire un clin d’œil à cette date», explique l’officier d’Etat civil Jean-François Ferrario. Que l’on se rassure tout de suite, l’objectif n’est pas de rationnaliser les échanges de vœux: «Comme il s’agit d’une cérémonie particulière, nous prendrons plus de temps qu’à l’accoutumée.»

Pour les couples, l’argument financier ne manque en revanche pas d’intérêt: «C’était une occasion unique de s’offrir un bateau à un prix raisonnable», reconnaît Claudia Lo Gatto qui participera à cette aventure matrimoniale lacustre.

Lieu très en vogue, la Porte des Iris de Vuillerens (VD) affiche, sans surprise, complet pour le 07.07.07: «Nous aurions pu louer la maison vingt fois. La première réservation remonte à janvier 2006. Un record de précocité», s’enthousiasme la responsable administrative, Corinne Salvisberg.

Même son de cloche du côté du Château d’Oron: «Nous accueillons trois mariages civils puis un banquet le soir, mais nous n’avons pas pour autant majoré nos prix», précise le secrétariat de l’institution.

On se frotte aussi les mains chez les traiteurs comme Guignard à Orbe (VD) qui annonce une augmentation des commandes d’environ 30% par rapport aux autres samedis du mois de juillet, traditionnellement considéré comme le mois des mariages. Idem à l’agence genevoise Art du Mariage, active dans les cérémonies de prestige. Pour la première fois de son histoire, elle organise trois unions ce jour-là.

Cette ruée sur une date ne va pas sans pénurie de toutes sortes. La jeune vaudoise Coralie Speck avoue qu’elle a préféré déplacer ses noces d’une semaine pour des questions logistiques: «Cela aurait très compliqué de réunir tous les services nécessaires à la date du 7 juillet.»

Même les invités doivent jongler avec les faire-part: «Notre témoin, par exemple, est invité à un autre mariage le même jour», dit Claudia Lo Gatto.

En Occident, on considère souvent le 7 comme un chiffre porte-bonheur, mais le célèbre astrologue et numérologue du quotidien 24 Heures, Eric Winkelmann, tient à détromper les superstitieux:

«Ces gens prennent de gros risques. En additionnant les chiffres de cette date selon les règles numérologiques, on arrive au chiffre 5, le nombre associé à l’aventure.» Un résultat qui promet des noces sinon heureuses, du moins mouvementées…

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Une version de cet article paraît dans le magazine L’Hebdo.