Les célébrités sont plus narcissiques que le reste de la population, révèle une récente étude scientifique. Commencer par s’admirer constitue donc la première étape avant d’espérer être admiré par d’autres…
Cet hiver, après des années plus ou moins glorieuses, Didier Cuche a enfin accédé à la première marche du podium, aux manchettes de la presse, bref, à la célébrité.
«A qui dédiez-vous votre victoire?» Au journaliste qui lui posait la question, le champion de ski répond: «A moi! C’est à moi que je la dois.» De tout temps, le solide gaillard a cru en lui. Avant même l’arrivée de ses succès et de son fan club, il fut lui-même son propre fan.
Il partage avec Paris Hilton, et les stars en général, une estime de soi en dessus de la moyenne. Un constat que vient illustrer une première étude scientifique portant sur la relation entre célébrité et narcissisme.
Est-ce la célébrité qui rend narcissique ou le narcissisme qui favorise l’accès à la célébrité? Un médecin américain, Drew Pinsky, connu pour ses interviews de people sur le très populaire programme radiophonique «Loveline», a tenté d’apporter une réponse bien étayée à cette question. Son étude sera publiée prochainement dans The Journal of Research in Personality.
Il a fait passer un test appelé Narcissism Personality Inventory (NPI) à 200 de ses invités. Un questionnaire qui s’intéresse au regard que porte l’intéressé sur lui-même, comment il accueille les compliments, tient à être respecté en toute circonstance, se préoccupe de son apparence.
Résultat: l’indice de narcissisme qui s’en dégage est nettement supérieur à la moyenne de la population américaine. Courtney Love, qui figure parmi le vaste échantillon utilisé, ne le contestera pas, elle qui se qualifie d’«extrêmement narcissique» dans le test.
Plus que leurs homologues masculins, les participantes à des émissions de télé-réalité, à qui aucun talent particulier n’est demandé, se révèlent de véritables concentré de narcissisme. Dans la population en revanche, les hommes sont plus narcissiques que les femmes. Par ailleurs, plus une célébrité doit recourir à de réels talents dans l’exercice de ce qui fait sa renommée, moins cette personne est narcissique. Pinsky cite l’exemple des musiciens, qui apparaissent comme les moins narcissiques des personnes qui ont participé à l’étude.
Autres caractéristiques des célébrités, elles recherchent l’attention en permanence, sont très confiantes en elles-mêmes, manquent singulièrement d’empathie et se comportent de manière incongrue. Ceci ne les empêche pas d’être appréciées, du moins au premier abord, car leur côté extraverti plaît.
Un danger les guette, commente Pinsky: «Nous assistons à un nouveau type de célébrité basé sur la seule notoriété pour la notoriété, « famous just for being famous ». Cela implique d’attirer l’attention sur soi avec des comportements de plus en plus outrageux et, après cinq ans, on est de toute façon relégué aux oubliettes.» Britney Spears, qui accumule les excès pour attirer l’attention (jusqu’à se raser le crâne en présence de photographes), semble l’avoir compris!
Les narcisses de nos prairies sont plus éphémères encore que la célébrité des «people». Il s’agit de ne pas rater le moment de leur prochaine éclosion tout en se rappelant l’origine de leur appellation. Narcisse, le personnage d’Ovide, est un garçon d’une très grande beauté qui s’éprit de lui-même en se regardant dans l’eau d’une fontaine. Il mourut en s’admirant et fut transformé en une fleur qui porte son nom.
