Malgré leur prix élevé, ces engins hybrides se multiplient dans les villes romandes. Ils permettent de se déplacer confortablement en minimisant l’effort.
Des assistés, les citadins romands? D’un point de vue sportif, oui. Depuis quelques mois, les vélos à assistance électrique envahissent les routes et pistes cyclables. Il s’en est déjà vendu 3500 cette année, soit une augmentation de près de 70% par rapport à l’an passé, indique Kurt Schär, directeur de la marque Flyer.
Déjà bien visible en Suisse alémanique, l’engouement pour ces vélos se confirme donc dans les cantons romands. «J’ai été surpris par l’augmentation des ventes depuis environ un an», s’enthousiasme Bernard Naef, du magasin Bike Store à Genève, qui en a déjà écoulé 70 depuis janvier, contre seulement une quarantaine pour toute l’année 2005.
De toute évidence, l’opération de sensibilisation menée ce printemps par la section genevoise de l’Association Transport et Environnement (ATE) a suscité des vocations. Quelque 300 personnes avaient pu emprunter un vélo à assistance électrique pendant une semaine.
Rapide, facile et écologique, le VAE combine les avantages du vélo et du scooter tout en se débarrassant de leurs inconvénients. «Contrairement au vélomoteur, il ne fait fonctionner son moteur que lorsque le pédalier est actionné», explique Derek Christie, membre du comité de l’ATE.
Un effort physique léger est donc nécessaire pour que le dispositif se mette en marche, ce qui n’est pas pour déplaire aux utilisateurs. Quant à la batterie, elle possède une autonomie variant entre 20 et 50 kilomètres et se recharge en quelques heures sur une simple prise électrique. Sa durée de vie moyenne est de trois ans. Rien à voir avec des pleins coûteux et fréquents dans les stations-service.
Mais comme souvent avec les articles respectueux de l’environnement, le désavantage se situe sur le plan du prix. Il faut compter entre 2500 et 5000 francs pour un VAE neuf, et un peu moins de 2000 francs pour un kit à monter directement sur un vélo traditionnel.
Selon Bernard Naef, «ce coût s’explique notamment par le prix des batteries au lithium (500 francs), auquel s’ajoute celui d’un bon vélo qui s’élève rarement à moins de 1000 francs». Le détaillant s’attend cependant à une baisse des prix liée à une augmentation des ventes et donc de la concurrence. «Il y a trois ans, on ne trouvait pas de VAE à moins de 4000 francs.»
En attendant une baisse qui rende véritablement le VAE à portée de toutes les bourses, certaines villes offrent des subventions à leurs acquéreurs. C’est le cas de Neuchâtel et de Lausanne. La capitale vaudoise prend en charge 300 francs lors de tout achat d’un VAE.
Le vélo à assistance électrique s’est déjà imposé et compte bien continuer sur sa lancée. «Prochainement, nous sortirons un modèle sportif, une sorte de VTT électrique, ainsi qu’un tandem à assistance électrique», promet Kurt Schär.
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Collaboration William Türler.
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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo du 19 octobre 2006.
