La bataille d’un entrepreneur récidiviste

Vincent Leuenberger n’est pas du genre à lâcher prise. Et il croit à l’avenir de la start-up qui vend des t-shirts Cosimoo.com. «Nous avons démarré en mars et la croissance des visites reste exponentielle.» Problème: les ventes n’ont pas atteint les objectifs imaginés.

«Nous vendons en moyenne 10 t-shirts par jour. Il en faudrait 40 pour équilibrer l’entreprise. Je pense que nous y arriverons facilement d’ici à la fin de l’année, et même avant. Mais nous devons tenir jusque-là: il manque 250’000 francs à notre trésorerie pour passer le cap…» Donc Vincent Leuenberger frappe à toutes les portes pour lever des fonds.

Cosimoo.com propose un service original de vente en ligne d’habits qui se destine aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. «En quelques clics, une entreprise peut proposer, grâce à notre technologie, de vendre des t-shirts sur son site, par exemple avec son logo, explique l’entrepreneur. Notre système permet de tout gérer à distance, du design du t-shirt jusqu’au paiement et à la distribution. Il a été complètement développé par nos informaticiens.»

La compagnie aérienne Flybaboo, l’assurance Winterthur ou le site Tilllate proposent déjà des habits à leur effigie par l’intermédiaire de Cosimoo.com.

«Pour l’instant, nous réalisons 80% des ventes à travers les entreprises partenaires. Petit à petit, la tendance va s’équilibrer car la vente aux particuliers progresse rapidement.» Disponibles dans toutes les tailles et formes, leurs t-shirts sont de marque Switcher ou New Wave. Selon le même principe, Cosimoo.com proposera bientôt des tapis de souris et des mugs à personnaliser.

Vincent Leuenberger, 37 ans, n’en est pas à son coup d’essai en matière de création d’entreprise, même s’il a découvert le potentiel de l’internet relativement tard, en 2005, lorsqu’il s’associait à José de Bastos et Lorenzo Leonini, les fondateurs du portail régional Neuch.ch.

Grâce à un modèle économique original (basé sur des publicités locales) et à l’énergie des trois associés, Neuch.ch est devenu l’un des rares sites à rentabiliser son audience en Suisse romande. «Cette expérience réussie m’a donné envie de développer de nouvelles idées sur le net.»

Avant cela, le Neuchâtelois avait passé plusieurs années aux Etats-Unis, où il a monté trois entreprises, à Philadelphie. «J’avais besoin de liberté et la facilité américaine d’entreprendre me convenait bien.» Vincent Leuenberger commence modestement avec une entreprise de peinture, puis une épicerie italienne, et enfin une agence de voyage haut de gamme. «Les affaires marchaient bien mais la culture européenne et la Suisse me manquaient, alors je suis revenu.»

Aujourd’hui, la société, baptisée bAEcus, qui opère le site Cosimoo.com emploie huit personnes. «Economiquement, nous devrions réduire l’effectif pour diminuer les coûts, mais je ne me sens pas le coeur d’abandonner une partie de l’équipage en pleine mer, alors que je sais que nous atteindrons prochainement l’autre rive.»

La promotion économique jurassienne a proposé un coup de pouce et l’entreprise quittera donc prochainement Bienne pour la région de Delémont.