De plus en plus de Suisses se font blanchir les dents. Aperçu des techniques (et des prix) qui donneront à votre sourire un éclat proprement hollywoodien.
A l’image des stars de Hollywood ou des animateurs de télévision, les Suisses sont de plus en plus nombreux à se faire blanchir les dents. Cette intervention esthétique relativement peu coûteuse (entre 400 et 1’200 francs selon la technique choisie) fait désormais partie de l’éventail de prestations de tous les dentistes romands.
«Depuis cinq ans, la demande ne cesse de croître, déclare l’un d’eux. Il ne se passe pas une semaine sans que nous ne pratiquions un blanchiment.» Synonymes de jeunesse et de santé, les dents ultra blanches ont pris leur place dans les canons de beauté actuels.
Le diktat de la blancheur est apparu il y a une dizaine d’années aux Etats-Unis et tend à s’imposer également en Europe. Il touche aussi bien les personnes d’âge mûr aux dents jaunies par les années que les jeunes qui souhaitent simplement suivre la mode.
La technique la plus répandue se nomme le «home bleaching» et coûte entre 400 et 600 francs. Le patient remplit deux gouttières, confectionnées préalablement sur mesure en laboratoire, d’un gel de blanchiment à base de peroxyde, puis les porte durant la nuit ou à raison d’une ou deux heures durant la journée.
L’opération doit être répétée pendant une dizaine de jours environ. Le blanchiment étant progressif, le client peut décider de moduler la durée du traitement jusqu’à atteindre le niveau de blancheur souhaité.
Plus rapide, le «in office bleaching» ou «power bleaching» constitue l’une des dernières innovations américaines en matière de blanchiment de dents. Cette intervention, qui coûte 1200 francs, a l’avantage d’être intégralement réalisée au cabinet en une seule séance.
Dans un premier temps, le dentiste applique sur les dents un gel de peroxyde d’hydrogène, tout en faisant attention à bien protéger les gencives. Puis en trois séquences de 20 minutes, le gel est activé à l’aide d’une lampe spéciale de type LED.
«Certains clients, dont de nombreux hommes d’affaires, préfèrent payer un peu plus cher et ne pas être contraints de porter une gouttière durant 10 jours», explique Olivier Rappo, médecin dentiste à Genève.
Les effets de ces deux types d’interventions restent visibles en moyenne un an et demi. La durée peut varier en fonction de la consommation de café, de thé, de vin et de nicotine du client. Le niveau de blancheur peut être ensuite maintenu par une application de gel à base de peroxyde durant quelques jours, une fois par année.
Mais attention aux abus: si le «bleaching» peut permettre de gagner de l’éclat, il est important de préserver la teinte naturelle de la dent, afin de la maintenir en adéquation avec le reste du visage. A force d’excès, certains adeptes du bleaching peuvent obtenir une teinte plus claire que le blanc, leur donnant un aspect ringard, voire carrément étrange.
«Certaines jeunes femmes en Californie ont les dents transparentes à force d’abuser du blanchiment, dit Olivier Rappo. Aux Etats-Unis, n’importe qui peut acheter un kit de blanchiment dans un drugstore sans aucun contrôle médical, ce qui, au-delà de l’aspect, peut provoquer des dommages aux gencives et aux tissus. Cette intervention n’est pas anodine.»
Contrairement à une idée reçue, la couleur naturelle des dents n’est pas le blanc, mais un jaune très clair. Chaque personne possède une nuance qui lui est propre. Pour blanchir les dents, il ne suffit donc pas d’enlever les dépôts qui se situent en surface: il faut modifier la teinte des tissus de la dent. A l’image de l’eau oxygénée utilisée pour décolorer les cheveux, le gel blanchissant pénètre l’émail et en change le pigment.
Est-il possible d’obtenir le même résultat avec des dentifrices? En fait, les marques soi-disant blanchissantes ne contiennent pas, ou que très peu, de peroxyde. Elle n’ont par conséquent qu’une fonction nettoyante et peuvent tout au plus rendre l’éclat à la dentition, mais pas la blanchir. Elles peuvent par contre servir à maintenir le blanchiment cosmétique.
Ce qui semblait au départ n’être qu’une mode passagère s’installe dans les mœurs d’une époque où la course à la performance et la quête de l’éternelle jeunesse vont de pair.
Le «bleaching» a encore de beaux jours devant lui, comme le confirme ce dentiste lausannois: «Contrairement à la mode des petits diamants incrustés sur la dent, qui ne concernait que les jeunes filles et qui rencontre de moins en mois de succès, le blanchiment intéresse chaque année davantage de personnes, quelque soit leur âge ou leur sexe.»
