Une société française relance le vélo motorisé sous le nom Black’n Roll. Un importateur suisse est déjà prêt.
«Dans quelques heures, nous relançons la production!» Dominique Chaumont ne cache pas sa fierté de raviver la légende Solex. Après son rachat par Yamaha en 1988, le français Motobécane s’était séparé du mythique vélo motorisé, en cédant le brevet à un groupe chinois.
«J’étais en Asie à ce moment-là et j’ai travaillé pour la mise en place de l’usine Solex en Chine, se souvient Dominique Chaumont. Mais la commercialisation a été interrompue en 2000 parce que le gouvernement chinois a décidé d’interdire la fabrication de moteurs deux temps.» Divers projets de relance ont germé au Pakistan et en Hongrie, sans jamais atteindre le stade de la production.
Navré de ces échecs successifs, l’ingénieur français a décidé de rapatrier le mythe motorisé. «En me baladant sur internet, je me suis rendu compte à quel point la demande était forte. Et pas seulement en Europe, poursuit-il. Le charme des Trente Glorieuses est devenu très à la mode, on l’a vu aussi avec le retour de la Vespa.»
La nouvelle version du célèbre deux-roues, montée dans le Nord de la France par la société Mopex, ne s’appellera plus Solex. La marque avait été rachetée par une filiale du groupe Fiat et vient d’être vendue la semaine dernière au français Sinbar, qui s’apprêterait à relancer lui aussi un modèle de vélo motorisé.
Baptisé Black’n Roll, celui de Dominique Chaumont se base sur le célèbre modèle S 3800. Cadre noir et look Solex ont été conservés. Le Black’n Roll utilise des pièces en provenance de Chine, d’Italie et de France, où la production commence ces jours-ci. Il est équipé d’un pot catalytique. Sa vitesse plafonne toujours à 35 km/h.
Mopex vise une production de 3000 unités cette année, et le double en 2006. L’installation d’une deuxième usine en Amérique du Sud est envisagée.
En Suisse, un importateur est déjà prêt. «Je prépare l’homologation du Black’n Roll, annonce Eric Schübbach, collectionneur de Solex à Renens. Il sera vendu pour 1499 francs. La Suisse compte beaucoup de nostalgiques de cette machine. Objectif: une centaine de pièces par an.» Et que roule la légende!
