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La start-up genevoise qui sécurise les aéroports

Jeune société genevoise spécialisée dans les systèmes de reconnaissance faciale en 3 dimensions, A4Vision vient d’augmenter de manière significative son capital et son réseau d’actionnaires.

Elle a bouclé un nouveau tour de table à 17,6 millions de dollars (environ 22 millions de francs) auprès de prestigieux investisseurs comme Menlo Ventures, Singapore Technologies, NTT et le fonds d’investissement du patron d’Oracle, Larry Ellison. Ce nouveau «round» porte la valeur de la compagnie à 30 millions de dollars.

A4Vision emploie à ce jour 72 personnes, dont une cinquantaine de scientifiques basés à Moscou qui développent les systèmes optiques et les algorythmes de reconnaissance faciale en 3D. Une technologie novatrice, qui présente le double avantage d’être rapide et non-intrusive.

«Avec sa caméra et son capteur infrarouge, notre système peut reconnaître un visage en un vingt-sixième de seconde», explique Kelly Richdale, 35 ans, co-fondatrice de la compagnie et directrice des activités européennes.

C’est en 2001 que Kelly Richdale et le chercheur russe Artiom Yukhin, âgé alors de 25 ans, ont créé la compagnie à Genève. «Nous avons choisi cette ville parce que nos premiers investisseurs (MyQube et Logitech, ndlr) étaient installés par ici, explique la directrice. Pour nous, c’est la ville parfaite: elle est située près d’un aéroport, on y parle plusieurs langues et le régime fiscal est intéressant. Même si nous avons eu quelques problèmes avec la crise du logement…» Le quartier général a été déplacé entretemps en Californie, et les bureaux genevois hébergent désormais le siège européen.

Depuis quelques années, à l’image de A4Vision, de nombreuses start-up romandes se spécialisent dans le marché de la sécurité high-tech. «La Suisse peut devenir un centre de compétence dans ce domaine, notamment grâce à des écoles comme l’EPFL, avec qui nous collaborons étroitement, dit Kelly Richdale. Nous travaillons aussi avec d’autres entreprises technologiques suisses, qui jouent pour nous le rôle d’intégrateurs.»

A4Vision ne démarche pas les utilisateurs finaux de sa technologie. Ses clients directs sont ces intégrateurs qui, comme Siemens, Thales (ex-Thomson-CSF) ou Unisys, mettent en place des systèmes complets dans les aéroports ou dans toute autre entreprise soucieuse de sécuriser son accès.

A4Vision revendique entre trente et quarante clients, mais refuse de les nommer. «C’est le propre des entreprises qui travaillent dans le domaine de la sécurité, sourit Kelly Richdale. Pour être efficaces, nous sommes obligés de rester discrets.»

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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo du 11 novembre 2004.

Un portrait détaillé de A4 Vision paraîtra en janvier 2005 dans le livre «Innovation Made In Switzerland», publié par les éditions Rezonance, dans le cadre du projet Swiss Talents For Innovation (SwiTi).