Les dirigeants de la première chaîne française sont venus chercher leur nouvelle conseillère artistique à la TSR. Portrait-express de Mara Sorbera.
Les téléspectateurs de la TSR ne connaissent pas le visage de Mara Sorbera, mais ils lui doivent beaucoup. «Sex and the City», c’est elle. «Six Feet Under», c’est encore elle.
En tant que responsable des achats pour la chaîne romande, Mara Sorbera a su détecter, souvent avant ses confrères français, les séries qui allaient devenir cultes. Son flair et sa compréhension intuitive des goûts du public lui ont valu un respect unanime dans la profession. Au point que les directeurs de TF1 ont rapidement pensé à elle pour renforcer leur département artistique.
Après vingt-quatre ans passés au sein de la TSR, dont huit au poste de responsable des achats de fictions, Mara Sorbera vient donc de partir pour Paris où, la semaine dernière, elle cherchait encore un appartement.
«Je n’aurais jamais quitté Genève si on n’était pas venu me chercher», avoue-t-elle avec simplicité. On ne dirait pas qu’elle s’apprête à entrer par la grande porte dans la plus puissante des chaînes privées européennes…
Sa fonction de «conseillère artistique» consistera notamment à lire des scénarios et à déterminer lesquels pourront être produits sous la forme de séries ou de téléfilms.
«J’ai été surprise que les gens de TF1 me proposent ce poste, dit-elle. J’imagine qu’ils ont aimé ma sensibilité. Depuis longtemps, j’étais en contact avec mes collègues des chaînes françaises pour savoir ce qu’ils allaient programmer. Cela crée des liens.»
Née à Rome il y a 48 ans, Mara Sorbera a fait toutes ses classes à Genève. Après un premier emploi dans une banque, elle a rejoint la chaîne romande où elle a commencé par organiser le transport des équipes de tournage. Puis elle a travaillé à la postproduction, en développant un intérêt particulier pour les programmes de fiction.
«C’est très important d’être à l’écoute de ce que les téléspectateurs apprécient, même si cela ne correspond pas toujours à mes propres goûts», dit-elle. Sans jamais pratiquer l’élitisme, consciente que «la télé, c’est pour tout le monde», elle prend très à coeur le succès ou l’échec d’une de ses programmations. «Je choisis les scripts en fonction du suspense, de l’envie de continuer la lecture.»
Mara Sorbera a quitté les locaux de la TSR sans faire de bruit, mais en offrant un joli cadeau aux téléspectateurs avec son dernier achat, «Nip/Tuck», diffusé depuis cette semaine tous les lundis à 22 h 20. Il s’agit d’une nouvelle série «originale et déjantée» sur la chirurgie esthétique: «C’est un joli coup de couteau dans le portrait de l’Amérique parfaite, les gens vont adorer!»
