Plus sûrs et plus rapides que les trottinettes, les e-scooters séduisent une clientèle de plus en plus large en Suisse romande. Plus chers à l’achat que les modèles thermiques, ils nécessitent toutefois moins d’entretien, et certains sont accessibles sans permis.
«Nous observons une demande croissante pour les scooters électriques sans permis, c’est le compromis parfait pour traverser la ville. Ces véhicules combinent les avantages d’un vélo – accès aux pistes cyclables, facilité de stationnement – et le confort et la sécurité d’un scooter», explique Stéphane Gallucci, responsable de Rock and Road, concessionnaire de motos et scooters à Genève. Pour lui, ce sont bien les scooters sans permis qui connaissent le plus de succès actuellement.
Recharger son scooter comme on recharge son téléphone
Avec un prix aux alentours de 2’000 francs, ces scooters bridés à 25 km/h sont accessibles dès 16 ans sans permis et même 14 ans avec un permis théorique (catégorie M). Les modèles limités à 45 km/h viennent remplacer les scooters thermiques et leurs fameuses plaques jaunes. Les modèles de catégories supérieures, pour lesquels un permis A1 est obligatoire, peuvent atteindre 130 km/h. «Pour les modèles nécessitant un permis, on observe la même tendance que pour les voitures électriques. Il y a eu une forte progression jusqu’en 2023, puis le marché s’est stabilisé, observe Cyrille Colliard, directeur de Mobygo, magasin spécialisé dans les deux-roues électriques à Lausanne. Ce sont vraiment les e-scooters sans permis qui connaissent le plus de succès actuellement.»
Les batteries d’e-scooters offrent une autonomie d’une centaine de kilomètres pour un temps de recharge allant de 3 à 5 heures. «Il est inutile d’attendre que la batterie soit presque déchargée avant de la brancher. Il vaut mieux effectuer de petites recharges tous les jours, au travail ou en rentrant à la maison, poursuit Cyrille Colliard. Pour prolonger leur durée de vie, il faut éviter de les charger au froid. Il faut aussi veiller à les brancher régulièrement, même si on ne roule pas, afin de ne pas les laisser se vider complètement. Même à l’arrêt, les batteries se déchargent.»
Côté prix, les scooters électriques capables d’atteindre 130 km/h sont plus chers que leurs équivalents à essence: il faut compter entre 8’000 et 9’000 francs pour les modèles les plus performants, contre 3’000 à 6’000 francs pour un scooter thermique 125 cm³ neuf. La propulsion électrique est cependant la plus rentable à long terme. «On économise sur le plein et sur l’entretien des moteurs électriques, souvent moins onéreux que celui d’un moteur thermique», remarque Stéphane Gallucci, responsable du concessionnaire Rock and Road.
Diversification de la mobilité
Qu’ils soient bridés ou non, ces véhicules ne sont pas conçus pour rouler vite. La tendance en zone urbaine est plutôt favorable aux petites motorisations. De plus en plus de villes en Suisse limitent la circulation à 30 km/h. Même si l’ordonnance portée par le conseiller fédéral Albert Rösti pourrait freiner la création de nouvelles zones 30, la tendance vers une mobilité plus douce se confirme. À Lausanne, par exemple, la municipalité s’est fixé comme objectif d’atteindre zéro émission de gaz à effet de serre liée à la mobilité d’ici 2030. Selon le TCS, les scooters électriques peuvent jouer un rôle dans la diversification de la mobilité. «Les e-scooters sont conçus pour les trajets courts, y compris à la campagne. Ils conviennent pour le “dernier kilomètre”. En zone rurale, où l’offre en transports publics est moins dense, le scooter électrique est un bon moyen de rallier son domicile à la gare la plus proche», observe Laurent Pignot, porte-parole du TCS.
Plus sûr et plus rapide qu’une trottinette
Depuis le 1ᵉʳ juillet 2025, les cyclomoteurs légers peuvent désormais rouler jusqu’à 25 km/h – sauf la trottinette électrique, toujours limitée à 20 km/h. Pour Stéphane Gallucci, responsable du concessionnaire genevois Rock and Road, et Cyrille Colliard, directeur de Mobygo, cela donne un réel avantage aux scooters. «Ils vont désormais plus vite que les trottinettes tout en offrant plus de sécurité.»
Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève et le «24 heures».
