Des écrans plus grands, un son plus ample, l’équipement audio-visuel à domicile ne cesse de s’améliorer. Le point sur les technologies actuelles, et les promesses des mois à venir.
Les équipements de home cinéma étaient nombreux sous les sapins cette année. La tendance ne cesse de se confirmer: écrans géants, lecteurs DVD et sonorisation surround s’imposent dans les salons pour les transformer en salle de projection privée. Et le cinéma, qui était une expérience collective, devient une activité intime.
Mais une question insidieuse taraude les adeptes du home cinéma. On pourrait la résumer ainsi: n’aurais-je pas mieux fait d’attendre encore quelques mois avant de m’équiper? Les prochaines innovations me feront-elles regretter d’avoir acheté trop rapidement ces appareils à l’obsolescence si rapide?
Pour alimenter leur angoisse, voici un résumé des grandes tendances du cinéma à domicile. En quelques chapitres, ce que les professionnels du secteur préparent.
L’arrivée de la haute définition
La transmission d’images télévisées n’a pas évolué depuis… 1967. En Europe, c’est toujours le format PAL qui est utilisé. Bien sûr, la qualité des tubes et la taille des écrans a sensiblement augmenté, mais on attend avec impatience l’arrivée de nouveaux systèmes de transmission, ce que l’on appelle la TVHD (pour Haute Définition). Aux Etats-Unis, certains programmes sont déjà transmis en haute définition. La différence? Des images plus nettes, plus grandes, et plus larges grâce au format 16:9.
En Europe, on trouve des écrans à plasma ou des projecteurs à haute résolution (SXGA), mais pour l’instant, aucune chaîne n’exploite cette capacité. L’arrivée de la haute définition en matière de télévision se fera grâce au DVD HD, la prochaine génération de lecteur DVD.
«Les lecteurs DVD HD arriveront sur le marché dès 2004 pour environ 200 dollars (soit 260 francs), explique Paul O’Donovan, consultant spécialisé dans l’électronique grand public auprès du bureau Gartner à Londres. Le marché américain sera le plus réceptif, mais d’ici 2005 cette technologie se généralisera aussi en Europe. Elle poussera le public à s’équiper d’écrans compatibles avec de plus hautes résolutions.»
La montée en puissance des projecteurs
Pour offrir la haute définition, un écran ou projecteur doit afficher plus de 1080 lignes. Les écrans à Plasma d’entrée de gamme, que l’ont trouve pour moins de CHF 6000 francs, n’offrent généralement pas une telle résolution. Il faut se tourner vers des modèles plus coûteux, autour de CHF 10’000 ou plus. Dans le même temps, les écrans à cristaux liquides (LCD) s’améliorent et deviennent de plus en plus grands. «Mais cette technologie se destine essentiellement à remplacer le deuxième téléviseur, celui qui se trouve dans la chambre à coucher ou la cuisine», poursuit l’analyste.
La bonne nouvelle vient des projecteurs, dont les prix ne cessent de baisser. «Ce marché va continuer de croître de manière importante en 2004, détaille Paul O’Donovan. Au printemps, on verra apparaître une vague de modèles à moins de CHF 2000 francs spécialement conçus pour l’utilisation à la maison.» Un tel appareil permet de projeter une image de plusieurs mètres, transformant un salon en véritable salle de cinéma.
Le retour du rétroprojecteur
Le succès du Plasma et le développement des écrans LCD ont diminué l’attrait des écrans à rétroprojection, plus encombrant et moins contrasté. La technologie DLP (Digital Light Processing), qui fonctionne avec des minuscules miroirs directionnels montés sur des transistors, promet de donner une nouvelle jeunesse à cette technologie. Le DLP offre une image très contrastée et nette, pour une fraction du prix d’un Plasma. Sa durée de vie est plus longue et, il permet de faire des écrans raisonnablement mince: une trentaine de centimètre. Et comme ils sont légers, on peut les poser sur une étagère.
Le disque dur
Le Personal Video Recorder ou PVR représente l’autre évolution importante de l’audiovisuel à domicile. Un PVR fonctionne comme un magnétoscope mais avec un disque dur à la place des cassettes. Grâce à l’enregistrement numérique, l’usager peut stopper, reculer ou visionner au ralenti un programme qui passe en direct à la télévision. Le disque dur permet aussi de regarder le début d’un programme tandis que la fin s’enregistre encore. Le classement des programmes est lui aussi simplifié grâce à des fonctions de recherche améliorée.
Regarder son PC
Flexible et multimédia, le matériel vidéo et hi-fi s’apparente de plus en plus à de l’informatique. Pas étonnant que Microsoft essaie de s’y imposer. La nouvelle version de Windows Media Center permet à un PC de gérer l’ensemble de l’audiovisuel d’une maison en centralisant les données sur le disque dur. Des PC équipés d’une télécommande et dessinés comme des chaînes hi-fi futuristes arrivent sur le marché, avec pour objectif de détrôner l’ensemble des appareils du salon: hi-fi, TV, DVD et magnétoscope. Mais Paul O’Donovan n’y croit pas: «Certains étudiants utiliseront de tels PC à la place d’investir dans d’autres équipements, mais le PC reste trop cher, trop gros, trop fragile et trop lent. En face, un lecteur DVD coûte moins de 100 francs, s’allume en 1 fraction de seconde, n’est pas vulnérable aux virus et surtout, ne plante jamais.»
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Une version de cet article a été publiée en anglais dans le premier numéro de Bmagazine, agenda genevois disponible en kiosque.
