Toutes les informations technologiques qui comptent cette semaine: c’est la nouvelle revue de presse de Largeur.com.
L’angoisse de Microsoft
Qu’est-ce qui donne des sueurs froides à Microsoft ces jours-ci? Un petit message apparemment anodin émis par le responsable des finances du Massachusetts. C’est l’agence AP qui raconte toute l’histoire.
Dans le mémo en question, le haut fonctionnaire du Massachusetts demandait à ses services d’appliquer la stratégie de l’open-source dans tous les achats informatiques de l’Etat. En d’autres termes, il les informait que les logiciels ouverts, basés sur Linux, seraient désormais privilégiés par rapport à ceux de Microsoft.
Le groupe de Bill Gates s’inquiète. Car le cas du Massachusetts pourrait constituer un précédent. Et les administrations publiques représentent environ 10% de l’ensemble du marché de l’informatique. Pas moins de 34 milliards de dollars sont dépensés chaque année par les administrations fédérales et locales américaines pour leurs systèmes d’information.
Plus grave encore pour Microsoft: si ces administrations publiques se mettent à adopter Linux, cela pourrait convaincre de nombreuses entreprises de faire de même. On comprend que l’entreprise de Bill Gates multiplie les actions de lobbying dans les allées du pouvoir.
La mort de Bluetooth
Au suivant ! Un éditorial sans appel du EE Times enterre définitivement le système Bluetooth, standard mort-né de communication sans-fil qui, dans quelques années, ne nous laissera plus qu’un souvenir de «marketing sans queue ni tête».
L’auteur de l’éditorial admet que des milliers de puces à l’étrange logo bleu sont produites chaque jours pour être installées dans des claviers ou des oreillettes sans fil, mais à quoi bon utiliser un système si cher et dont la fréquence peut troubler les liaisons wifi? Sans parler de sa portée ridicule, ni de son débit anachronique face aux véritables standards de demain, comme le 802.15.3a.
Un internet très privé
Juniper Networks, le fabricant américain de routeurs internet, a présenté mercredi au salon Telecom 2003 de Genève son projet pour transformer, grâce à ses produits, une partie de l’internet actuel en un réseau privé et sécurisé (VPN) réservé au grandes entreprises américaines.
La vente de ces routeurs spécialisés pourrait ainsi offrir à Juniper une source de revenu supplémentaire, en taxant les données qui y transitent, ce qui n’est pas le cas sur le réseau actuel.
Mais l’autre intérêt avoué de Juniper révèle un fait intéressant: l’installation et la revente de ce service auprès des grandes entreprises pourraient devenir un marché lucratif pour les opérateurs télécom américains, dont les revenus dans le secteur de la téléphonie classique sont en baisse de 5% par année.
Hollywood prépare la guerre
Terrorisée à l’idée de subir le même sort que l’industrie du disque, la Motion Picture Association of America (MPAA) a fait une demande à la Commission fédérale des communications pour qu’une loi vienne protéger les intérêts du cinéma.
Le message est clair. Hollywood souhaite que tous les fabricants de matériel électronique soient contraints de demander l’autorisation de la MPAA avant d’implémenter certaines fonctions d’enregistrement numérique.
Ce droit de veto sur l’équipement électronique des ménages américains soulève déjà un immense tollé: il pourrait rendre illégales bon nombre de fonctions déjà présentes dans des magnétoscopes numériques, comme l’enregistrement sur DVD ou le transfert de vidéo entre un ordinateur et une télévision.
L’Epinion qui compte
Depuis 1999, le service Epinions.com illustre à merveille un des phénomène les plus étonnant du web: les critiques de produits par des internautes bénévoles.
Le site recense les conseils de millions de consommateurs sur tous les produits imaginables, et les classe par catégorie.
Le Seattle Times s’est penché sur le phénomène en se demandant ce qui pouvait bien pousser autant de monde à travailler gratuitement, certes pour le bien du prochain consommateur, mais aussi pour une entreprise, Epinions, devenue très profitable grâce à ce principe.
Certains de ses meilleurs contributeurs en viennent en effet à se poser la même question. L’un d’eux, après avoir posté 300 critiques de disques de rap, avoue regretter de ne pas pouvoir retirer le fruit de ce travail, mais sa passion est telle qu’il ne désire pas arrêter pour autant.
David Galbraith, cofondateur de Moreover, établit un lien intéressant entre ce type de sites centralisés, très efficaces mais qui ne permettent pas aux contributeurs de tirer profit de leur travail, et leurs versions distribuées, les blogs, qui laissent une plus grande part à l’expression individuelle mais sont impossibles à appréhender dans leur ensemble. A lire sur son blog.
Thérapie par jeu vidéo
Si vous êtes sujet au vertige, ou si vous avez une peur-panique des araignées, l’information suivante va vous intéresser. Des chercheurs québécois viennent de découvrir une méthode originale pour soigner les phobies.
On sait depuis quelques années que les machines de simulation, avec image et son, permettent de traiter les phobies. Le principe est simple: le patient est exposé à des environnements virtuels qui, petit à petit, le confrontent à l’objet de ses peurs. Par exemple, des araignées pour une personne arachnophobe.
Ces «thérapies par l’exposition» sont relativement efficaces, mais coûtent cher: elles nécessitent des technologies de réalité virtuelle qui font monter en flèche le coût du traitement.
Or voilà qu’au début de l’automne, des chercheurs de l’Université du Québec ont pu établir que de banals jeux vidéo pouvaient s’avérer tout aussi efficaces. Il suffit de les utiliser avec un casque de réalité virtuelle permettant au patient de se sentir immergé.
Les jeux standard, qui permettent à l’utilisateur de créer son propre environnement, peuvent ainsi soigner les phobies avec autant d’efficacité que les coûteuses installations de simulation. Des divertissements comme Unreal Tournament ont été paramétrés avec des scènes de gouffre de manière à traiter les personnes sujettes au vertige.
