Le guidage par satellite s’est déjà imposé dans les systèmes de navigation des voitures haut de gamme. Les randonneurs professionnels ne se passent plus de leur guide GPS portable. Et d’autres applications, ludiques et futuristes, ne cessent d’apparaître, notamment parce que les adeptes sont de plus en plus nombreux.
Il faut dire que le GPS n’est plus un luxe: on trouve des petits récepteurs portables pour moins de 300 francs. Ils vont se généraliser dans de nombreux appareils, puisque la puce qui permet la réception ne coûte plus que 25 dollars aux fabricants.
Tour d’horizon de quelques nouveaux usages.
Jeu vidéo dans le monde réel
Le GPS est en passe de sauver la mise à de nombreux grands enfants, qui risquaient de passer encore un dimanche ensoleillé devant leur console de jeu vidéo. Garmin, un des principaux fabricants de récepteurs GPS, parie sur les jeux en extérieur liés à sa technologie.
«Le GPS peut être un bon mélange entre jeu high tech et balade en campagne», explique Pete Brumbaugh, de Garmin International. Les nouveaux modèles du fabricant proposent un menu «Jeux», sous lequel on découvre entre autres un labyrinthe du genre Pac-Man, que l’utilisateur doit explorer en se déplaçant physiquement dans le monde réel.
Garmin ne fait ici que suivre une tendance lancée par les utilisateurs eux-mêmes. Créé par un programmeur américain, le site geocaching.com permet à quiconque de publier les coordonnées d’une cachette dans laquelle il aura placé une boîte au contenu mystérieux. Aux visiteurs du site de la découvrir. «J’entre la position de la cachette, j’appuie sur «GO TO» sur mon GPS et je suis la flèche», explique Martine, une joueuse chevronnée, qui a déjà 200 cachettes découvertes à son actif, la plupart en Suisse romande.
«Je les découvre dans des endroits parfois très inattendus.» Le site compte aujourd’hui de nombreux fans, avec plus de 55 000 cachettes dans 176 pays, dont plusieurs dizaines en Suisse romande. Pour les adeptes, notre rédaction a placé une surprise à N 46° 29’ 19,9’’ et E 6° 44’ 17,5’’. Merci au premier qui la découvre de laisser un petit mot pour le suivant…
Cannes blanches superflues
On verra bientôt des aveugles orienter des taxis. Le GPS s’apprête en effet à offrir une plus grande liberté aux malvoyants. Actuellement d’une quinzaine de mètres, la précision du GPS est insuffisante pour guider correctement un piéton en ville. Consciente de cette faiblesse, l’Agence spatiale européenne a récemment rendu disponible, via un satellite géostationnaire, un signal de correction permettant d’augmenter sa précision à deux mètres.
C’est cette avancée qui a permis à plusieurs entreprises américaines et françaises de mettre au point des systèmes de guidage suffisamment efficaces pour orienter un aveugle en ville. Equipés d’un clavier en braille ou d’un synthétiseur vocal semblable à ceux des voitures, ils donnent automatiquement les indications sur la position et les itinéraires piétonniers vers une adresse ou un arrêt de bus.
Pub ciblée géographiquement
En sautant dans un taxi, les New-Yorkais peuvent découvrir AdRunner, produit phare de la jeune société Adapt Media. La commission des taxis de la ville a autorisé l’installation, dans les véhicules de la ville, d’un petit écran plat, devant le siège pour le passager, qui indique sa position. Mieux encore, il permet d’afficher des publicités pour des commerçants du quartier, selon le parcours.
Les chiens aussi
C’est le fabricant finnois de téléphones mobiles Benefon qui a inventé le premier GPS portable pour chiens. Mis au point pour la chasse, il permet à l’animal ainsi harnaché de transmettre sa position au téléphone mobile de son maître, qui en retour peut composer le numéro de son chien pour lui donner des ordres par haut-parleur ou écouter ses aboiements!
Des appareils semblables fleurissent aujourd’hui au Japon, où une société de sécurité propose un boîtier capable de transmettre la position d’un enfant, d’un animal ou d’une voiture vers un ordinateur, pour une quinzaine de francs par mois. L’étape suivante a bien entendu été franchie par un jeune Américain jaloux, qui avait placé un GPS dans la voiture de sa petite amie pour suivre ses déplacements.
Taxer les camions
Le GPS peut aussi faire grogner les camionneurs. En Suisse, chaque camion de plus de 3,5 tonnes doit en être équipé. La loi sur les transports routiers (RPLP) taxe les camionneurs sur le nombre de tonnes par kilomètre qu’ils transportent. Un boîtier espion, baptisé Tripon, est relié au compteur kilométrique et mémorise les déplacements du camion. Il détecte les changements de poids du véhicule ou un passage à la frontière. Chaque mois, le chauffeur passe une carte à puce dans son Tripon et l’envoie à l’administration fédérale pour établir de montant de la taxe.