LATITUDES

Wired, dix ans de prospective

En mars 1993, le magazine fluorescent américain consacrait son premier numéro à la guerre électronique et aux armes intelligentes… Mémoire vive et hommage.

Louis Rossetto et Jane Metcalfe a constitué à la fois un avantage et un inconvénient. Avantage parce les articles de Wired s’adressaient à tout le monde, de manière ouverte et pédagogique. Mais cette ouverture s’est aussi révélée un inconvénient économique. Les annonceurs auraient préféré disposer d’une revue spécialisée, destinée aux décideurs et aux businessman. Le magazine n’a pas gagné autant d’argent qu’il l’aurait pu.

C’est pour cela que l’un des fondateurs de Wired, John Battelle, a pris le risque au milieu des années 90 de tenter une nouvelle aventure en lançant The Industry Standard, un hebdomadaire destiné aux acteurs de la Nouvelle économie. La réussite a été immédiate et météorique: l’Industry Standard a engrangé beaucoup d’argent en deux ans, mais il a dû fermer ses portes dès l’éclatement de la bulle.

Quant à Wired, il a suivi tranquillement deux chemins parallèles. Le mensuel imprimé à été vendu au groupe Condé Nast, qui le gère encore aujourd’hui, tandis que les opérations en ligne ont été cédées à Lycos. Le projet initial a donc perdu son indépendance, mais il a survécu à la Nouvelle économie. Et le drapeau pirate flotte encore au dessus de l’ancien entrepôt de Third Street, à San Francisco, où la rédaction est installée.

Dix ans après son lancement, Wired tient encore bien la route. Les sujets que vous trouverez dans le numéro actuel devraient encore trouver un écho dans l’actualité de mars 2113.