Stéphane Pictet et son associé Stefan Renninger n’aiment pas divulguer les résultats financiers de leur entreprise, Virtual Networks. Ils se contentent de dire qu’elle est l’une des rares à avoir atteint les chiffres noirs dans son secteur, avec des revenus qui proviennent essentiellement de la publicité, pourtant en chute libre sur l’internet. Virtual Networks a connu une croissance de 42% en 2001, et ses résultats s’améliorent de 75% sur le premier trimestre 2002 par rapport à l’an dernier.
Les jeunes entrepreneurs parlent plus volontiers du site fer de lance de leur entreprise: Romandie.com. En cinq ans, l’adresse s’est imposée comme le numéro un des sites romands, devant les grands éditeurs comme Edicom (Edipresse) ou Webdo (Ringier).
Son audience s’élève à 750 000 visiteurs, et 8 millions de pages par mois. Le groupe possède aussi d’autres sites comme Humour.com, Gastronomie.com ou Jeux.com. En tout, Virtual Networks totalise 30 millions de pages vues par mois, un chiffre impressionnant compte tenu des effectifs de l’entreprise.
«Notre stratégie n’a pas changé depuis le début: miser à fond sur les marques, augmenter la notoriété tout en minimisant les coûts: small is beautiful», résume Stéphane Pictet. L’équipe de Virtual Networks compte, comme à ses débuts, trois personnes («plus un modérateur à mi-temps»).
Après avoir conquis avec succès le Web romand, l’entreprise entend désormais s’attaquer à d’autres supports, notamment papier. Questions à Stéphane Pictet, l’un des fondateurs.
Pourquoi lancer un journal?
Notre spécialité est la vente d’espaces publicitaires et la commercialisation de labels. Ce métier peut se développer en dehors de l’internet. Grâce au Web, la marque Romandie est devenue très forte. Elle se déclinera très bien sur d’autres supports. Nous avons pensé à la radio – et réservé l’adresse Romandie.fm pour lancer une station en ligne – et surtout au papier, avec un nom comme Romandie.ch, sur le modèle de dimanche.ch. Comme nous n’avons pas d’expérience dans la presse, nous préparons une alliance avec un groupe proche de notre culture et de notre taille. Traduction: ni Ringier, ni Edipresse, ni Hersant…
Alors qui?
Nous explorons plusieurs pistes. Nous aimons bien ce qu’a réalisé 20 Minuten à Zurich, et dans d’autres grandes villes d’Europe. Notre formule sera aussi distribuée gratuitement, mais sur une base hebdomadaire.
Et le contenu?
Comme nous le faisons sur l’internet, nous allons minimiser les coûts et travailler essentiellement avec des agences et des articles rachetés. Par ailleurs, nous profiterons de notre base de petites annonces en ligne: chaque jour, 400 nouvelles annonces arrivent sur notre site.
Pour quand le premier numéro?
Nous sommes encore en phase de développement et de négociations, mais nous sommes une petite structure et nous avançons vite, contrairement aux gros éditeurs. Nous pensons démarrer d’ici à la fin de l’année.
——–
Une version de cet article de Largeur.com a été publiée le 19 mai 2002 dans l’hebdomadaire Dimanche.ch.
Retrouvez Largeur.com chaque semaine dans la page Néoculture de
![]()